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Critique de Cannetille


A quarante-trois ans, l'âge de Romy Schneider à sa mort, Sarah Biasini s'adresse à sa toute petite fille, encore en bas-âge, lui exprimant toute sa joie, mais aussi ses angoisses de jeune maman, elle dont la vie s'est construite sur l'absence et le manque.


C'est en quelque sorte d'un « vol » aggravé qu'est victime l'auteur, au plus profond de son être. Car non seulement la vie lui a ravi sa mère à l'âge le plus tendre, mais c'est une seconde dépossession qu'elle lui fait régulièrement subir, lorsqu'au vide laissé chez elle par la perte, répond un trop-plein médiatique destiné à abreuver des inconnus. Alors, lorsque lui naît une fille, dans cette vie où elle s'évertue à jeter une passerelle sur la béance de l'absence, une tempête se déchaîne dans la tête de la nouvelle maman. Saura-t-elle être la mère de sa fille, elle la fille qui a dû grandir sans mère ? Cessera-t-elle un jour de redouter des répliques au séisme qui lui a déjà tant pris ?


Nommée une fois seulement, l'ombre de la mère absente hante chaque page d'un récit par ailleurs placé sous l'égide des femmes et d'un amour maternel unissant indéfectiblement quatre générations féminines. Au désarroi et au manque de l'orpheline répond l'émouvante affection d'une grand-mère qui reste le principal point d'ancrage de la femme d'aujourd'hui.


Sarah Biasini s'exprime avec une sincérité simple et touchante. Et c'est avec émotion et sympathie que l'on accompagne son cheminement de jeune mère, saisie de l'urgence d'écrire à sa fille pour contrecarrer l'éphémérité et la fragilité de la vie.
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