AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pirouette0001


Merci à Babelio et à l'éditeur de m'avoir donné l'occasion de lire ce livre.

Un de mes oncles, savant, me serinait toujours de voir qui était l'auteur d'un ouvrage avant de me précipiter. C'est à cela que j'ai pensé en lisant le livre.

Car, en tant que mécréante, je comprends l'humanisme comme un mouvement de pensée centré sur l'homme, aux termes duquel l'homme réfléchit par lui-même, est responsable de ses actes et n'a besoin d'aucun dogme extérieur lui dictant ce qu'il doit penser et faire puisque la vérité est en lui.

Je me suis dès lors retrouvée aux antipodes de la pensée de l'auteur qui, sans le dire explicitement et c'est dommage d'ailleurs, s'analyse, à mon estime, en un humaniste transcendantal. Si ce n'est pas exprimé dans le livre, sa présentation dans la video placée sur le site et les renseignements glanés sur la toile montrent que l'auteur se rattache à un islam que j'appellerai libéral en ce sens que le croyant est en relation directe avec celui qu'il appelle Dieu sans nécessairement recourir aux rites d'un des courants de l'islam, Dieu ou transcendance pour lequel l'auteur indique être dans un état d'attention constante.

Alors ceci n'enlève pas tout intérêt au propos de l'auteur qui souhaite trouver dans l'humanisme une possibilité de dépasser les différences de cultures et de religions pour retrouver des valeurs qui pourraient être communes à tous.

Ceci implique une idée de tolérance, non pas de souffrir l'autre mais d'ouverture à la pensée de l'autre et de supporter le doute qui peut animer l'autre.

Et là, je me suis sentie exclue par l'auteur qui a des mots que j'ai trouvé heurtants pour les non-croyants. Je prendrai cet exemple (p.80) et la longueur du paragraphe permet d'établir, je pense, que je n'ai pas sorti l'extrait de son contexte. le voici donc :

« Une vie sans confrontation avec un Dieu quelconque vaut-elle la peine d'être vécue ? Plus encore, une vie sans confrontation avec l'idée de Dieu, c'est-à-dire une Individualité suprême, ne se prive-t-elle pas de sa mesure ultime ? Ce serait un peu – pardon pour la trivialité de l'image- comme quelqu'un qui habiterait une maison avec un jardin immense mais qui ne serait jamais allé au bout de ce jardin... Ce que l'idée de Dieu exprime (qu'il existe ou non) est tellement absolu, tellement infini, «tellement tout», que la question est d'ailleurs de savoir s'il n'est pas irremplaçable dans ce rôle ? Qu'est-ce qui mieux que les Dieux peut défier l'homme et l'aider à sublimer sa vie ? Même l'athée qui ne croit pas ou plus en l'existence de Dieu doit y réfléchir à deux fois avant d'abandonner l'hypothèse de Dieu : il peut en avoir besoin, sans y croire, pour donner à sa vie le fond d'écran le plus exceptionnel qui soit, la profondeur de champ la plus abyssale possible ... (...) »

Autrement dit, athées, vous n'avez rien compris et l'auteur l'exprime du reste un peu plus loin :

« Certes, l'être humain peut tout à fait se contenter d'ambitions plus modestes que de se confronter au divin ». Petit athée avec une petite vie et des vertus qui restent petites.

Bon vous avez compris que je ne souscrivais pas à ce discours, qui se couvre en plus du déguisement d'une pensée qui se veut bien construite mais qui pêche, comme beaucoup d'auteurs d'origine musulmane, à mon estime, par un excès, d'entrelacs d'écriture, qui rendent la lecture fastidieuse en dehors d'un contexte littéraire ou poétique.

Il faudrait sans doute attendre l'avis d'un croyant, voire d'un musulman, pour que les Babelionautes puissent se faire une idée plus complète. Je ne communique que mon ressenti personnel.
Commenter  J’apprécie          141



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}