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Critique de batlamb


Le spectre de la guerre de Sécession hante l'oeuvre d'Ambrose Bierce. Les souvenirs traumatiques de sa jeunesse sur le front s'incarnent parmi les ponts et les forêts américaines, autour de champs de bataille dont le fracas assourdissant trouve une forme d'écho dans certaines scènes et chutes cruelles, susceptibles de plonger le lecteur dans une horreur muette.

Merveilleusement précises et rythmées, les descriptions vivides sont empreintes de l'humour noir caractéristique de l'auteur, mais donnent aussi souvent le point de vue des personnages. Ainsi parcourt-on d'étranges sous-bois en clair obscur dans « Chikamauga » et « La mort de Halpin Frayser », où la lumière ne sert qu'à dévoiler des tons rouges sang et les faciès abominables de cadavres animés. La psychologie tourmentée des héros se manifeste via des détails emplis de sens : dans la nouvelle éponyme, un son de montre est distordu et amplifié par la détresse du condamné à mort, comme le battement du « Coeur révélateur » chez Poe.

Le tic-tac se fait tout aussi angoissant dans « La montre de John Bartine », où le temps devient plus que jamais synonyme de fatalité, dans tous les sens du terme. Les morts sont ici à l'honneur, et invitent les vivants à les rejoindre dans leur « tombe sans fond », le temps de cette lecture qui résonne dans l'au-delà.
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