Un petit livre assez inclassable, qui nous égare comme à plaisir dans ses deux premiers tiers, pour nous offrir une vertigineuse explication dans le dernier et nous incite à retourner sur nos pas pour relire (revivre ?) la première partie. Comment le décrire mieux qu'en citant la préface de
Borges : "
Adolfo Bioy Casarès [...] déploie une Odyssée de prodiges qui ne paraissent admettre d'autre clef que l'hallucination ou le symbole, puis il les explique pleinement grâce à un seul postulat fantastique, mais qui n'est pas surnaturel." Je ne saurai trop vous recommander de perséverer dans votre lecture comme je l'ai fait, malgré le léger, mais temporaire inconfort ressenti au contact du récit du narrateur et de son Odyssée de prodiges.
Je me suis demandé un moment si le narrateur n'était pas Morel lui-même, un Morel abîmé et amnésique, rescapé de ses propres folies... Mais cette hypothèse, outre qu'elle ne tient pas vraiment face aux explications, n'ajoute probablement pas grand chose au récit.Commenter  J’apprécie         110