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Critique de palamede


L'enfance de Robert Oppenheimer est une enfance choyée dans un milieu privilégié baigné de livres, de musique et de savoir qui le mènent logiquement à Harvard. Mais ces premières années sont marquées par des difficultés relationnelles et psychologiques et une tendance à la dépression. Bien que reconnu par ses pairs et ses professeurs comme doté d'une intelligence et d'une intuition exceptionnelles et ayant plutôt une haute idée de lui-même, le jeune homme semble manquer singulièrement de confiance en lui. Lors de son départ à Cambridge, où il découvre la physique quantique, il est encore très instable émotionnellement et il faut un séjour en Allemagne à Göttingen pour qu'il commence à s'épanouir.

Mais c'est de retour aux États-Unis, à Berkeley où il enseigne, qu'Oppenheimer tend vers l'ataraxie, la paix de l'esprit qui lui a tant fait défaut jusqu'à présent. À la même époque, la grande Dépression, l'Allemagne nazie et certaines de ses rencontres le poussent vers une conscience politique qui le rapproche du Parti communiste (sans jamais y être encarté semble-t-il). Une communauté d'opinion et une grande complicité avec son frère Franck, qui comme lui est polymathe, brillant physicien et communiste militant. Cependant pour Robert cette proximité avec les communistes pose un problème quand il s'agit, en 1942, d'intégrer et diriger le projet Manhattan en vue d'élaborer une bombe atomique. Oppenheimer s'engage alors à couper toutes ses connexions communistes afin de lever les réticences des républicains et de l'armée, convaincu qu'il est que la bombe est la seule façon de vaincre les nazis. le projet Manhattan est un choix évidemment lourd de conséquences pour le monde, et pour le physicien qui quelques années plus tard, malgré son engagement, sera victime des excès du maccarthysme.

Une biographie aussi volumineuse que précise et passionnante qui donne une idée de qui était Robert Oppenheimer, personnage complexe hors norme, plein de contradictions et de paradoxes, mais aussi des États-Unis au début de leur lutte contre le grand satan soviétique, avec une course à l'armement et le maccarthysme dont Garrison, un avocat d'Oppenheimer, parlera comme d'une hystérie anticommuniste qui a tellement contaminé les administrations Truman et Eisenhower qu'elle mènera l'Amérique à manger ses propres enfants. Ce qui fut le cas de Robert Oppenheimer...

Merci à Babelio et aux Éditions du cherche midi.
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