Revoilà le commandant
Farel après ses aventures mouvementées de
Farel et Violence d'état. Ceux qui ont eu la chance de lire ses précédentes enquêtes ne seront pas perdus et retrouveront avec plaisir la rigueur, le travail acharné, la pugnacité et l'opiniâtreté du commandant et de son équipe. Presque que des mecs : Lucchini, le Corse l'ami de
Farel et son second ; Balme, Comont, Dumont, Havery et Jimmy Liergal un génie de l'informatique. Puis Maud, la compagne de
Guillaume Farel, flic à Interpol qui se remet doucement des ses blessures et qui aidera l'équipe grâce à ses connaissances en informatique, ses intuitions et ses déductions toujours justes. Les lecteurs qui ne connaissent pas encore les héros d'André Blanc peuvent débuter par n'importe quel titre, ils ne seront pas perdus, l'auteur expliquant les liens de tous, faisant des allusions à ses titres précédents, certes, mais pas gênants pour comprendre ce livre-ci.
Rien de fantasque dans ce roman -un peu facile, mais je n'ai pas pu résister-, sauf son titre : la
rue des Fantasques existe réellement à Lyon, je me suis renseigné, elle est perpendiculaire au tunnel de la Croix Rousse. Rien de fantasque disais-je, André Blanc décrit une équipe de flics au boulot, qui se heurte à beaucoup de difficultés dès lors qu'elle s'intéresse à des personnages hauts placés, à des mafieux.
Farel veut travailler vite et discrètement, mais il a affaire à des adversaires retors, vicieux. Comme à son habitude, il va s'appuyer sur son équipe au complet et sur la juge Fournier.
André Blanc décrit une arnaque politico-financière mais a le bon sens de ne pas faire dans le "tous pourris". Il base son histoire sur une fraude à la taxe carbone qui a réellement existé (quelques informations ici et là) et à la lecture des deux articles en lien, ses escrocs sont influencés par la réalité. C'est sans doute pour cela que son histoire est très crédible, son roman policier tout à fait réaliste et minutieux, rigoureux. Il ne se lit pas vite au risque de rater une information importante, eh bien oui, tout caser en 260 pages, relève de l'exploit et donc nécessite de la part du lecteur quelques efforts qui d'ailleurs n'en paraîtront pas tant il est difficile de décrocher. Dans ce polar, c'est l'intrigue qui prime, la vie des héros est peu racontée, juste celle de
Farel et de Maud et plus largement celles des escrocs. Ce n'est pas un problème, au contraire, les flics récurrents gardent un peu de leur mystère qui se révélera sans doute petit à petit dans la suite, car sûrement suite il y aura, même si ça ne paye pas comme l'écrit André Blanc "Mon dentiste qui écrit des polars, se plaint toujours que son éditeur lui verse des clopinettes." (p.166) ; est-il besoin de préciser qu'André Blanc est docteur en chirurgie dentaire ?
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