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Critique de mylena


Quel roman ! le mystérieux enquêteur - l'auteur - révèle assez tard être journaliste, le lecteur croit deviner, tardivement aussi, que la ville où se déroule l'action est Cologne, les motivations premières de l'auteur restent obscures et la dame, Léni ne sera jamais approchée par l'auteur. L'objet du livre est la grande absente du récit. Quel paradoxe ! le portrait de groupe porte sur une période qui va de 1922 à 1970, et devient prétexte à se replonger dans l'histoire de l'Allemagne. A cette occasion j'ai découvert l'existence d'une très éphémère République Rhénane (1923/1924). le narrateur omniscient distille ses infos au compte-goutte, dans l'ordre chronologique, en revenant régulièrement vers les mêmes témoins (qui sont nombreux), tout en prenant un malin plaisir à glisser ici ou là quelques indications sur les événements futurs, dérogeant à la linéarité globale du récit. J'ai trouvé qu'il était assez difficile de rentrer au début dans ce récit, entrecoupé sans cesse des parenthèses du narrateur, et puis, très vite, j'ai été prise par cette histoire, piégée par ce narrateur que je trouvais assez insupportable. Mieux à la fin, j'ai adoré ce narrateur. le texte est émaillé de quelques documents, presque tous fictifs sauf les dossiers des procès de Nuremberg et la prose du mari de Leni sur la guerre (tirée d'un vrai livre).
« Il ne s'agit pas d'une réaction consciente en écho à la littérature documentaire, mais d'une tentative d'ajout, l'idée présomptueuse que la littérature au sens commun du terme est…, enfin qu'avec la littérature, on peut très bien documenter quelque chose. »
Plus qu'un portrait de Leni, qui garde jusqu'au bout une grande part de mystère, c'est un portrait de l'Allemagne qui se dessine au fil du roman. le narrateur s'avère finalement plein d'humour, l'air de rien il intervient de plus en plus. A partir de l'interview de Soeur Clémentine, le ton change, il y a tout un passage où le lecteur a l'impression de ne plus être dans le même livre, le narrateur parle de lui-même et fait part de ses considérations. Avec, juste avant la fin, l'inénarrable passage où les Hoyser accusent Leni de sabotage de l'économie capitaliste (parce qu'elle sous-loue son logement sans faire de bénéfice, très en-dessous des prix du marché). Un excellent roman même s'il est exigeant, tout au moins en début de lecture.
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