AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nessbhlit


Solveig est une jeune fille solitaire, tourmentée et fascinée par les volcans et les flammes. le soir de ses 18 ans, la canicule aidant, un feu se déclare et la forêt alentour est ravagée. Un homme, le grand-père de Solveig est retrouvé mort et le destin de celle-ci bascule…Solveig serait-elle coupable de ce geste incendiaire? Accusée, elle est défendue par un avocat et une psychologue mais Solveig se mure dans le silence comme dernier rempart.

« J'irai souffler sur tes cendres » est un roman dont la dimension psychologique prend tout le sens.
Non-dits, secret inavoué, traumatisme et résilience sont les maitres-mot du récit. le récit est touchant et glaçant à la fois. le ton est poétique pour dire l'innommable, le drame, l'incertitude, la douleur et la peur. Les chapitres sont courts et alternent entre le moment présent de l'enquête, les extraits de blog de Solveig comme des lettres ouvertes et les souvenirs d'enfance feutrés.
A l'instar de la narration, les éléments naturels ne sont pas en reste ; le vent se déchaîne, la chaleur étouffe, la lumière aveugle…

Pour protéger sa famille d'une vérité qu'elle ne peut accepter, Solveig s'isole mais « la solitude est un enfermement qui la fait souffrir » (p.77). Pour y pallier et parce que le besoin d'aimer, d'aller de l'avant, d'oublier prend le dessus, elle se veut vengeresse d'une enfance volée, perdue. A la veille de la majorité, dans cette transition vers le monde adulte, quelque chose la retient dans l'enfance, quelque chose qui l'empêche d'avancer, de se construire.
« le feu efface tout » (p.165) alors c'est par le feu qu'elle pourra oublier, ne pas laisser de trace, elle deviendra adulte en allant souffler sur ses cendres…

Alors, coupable ou non-coupable ? Dans ce roman, rien n'est évident, quelle est donc la vérité ?
A cette question, Solveig répondrai qu'il n'y a pas UNE vérité mais des vérités plurielles, charge à chacun de vouloir les entendre ou de se contenter de la sienne. Elle, elle a choisi, d'abord la photographie, comme témoignage de l'instant présent, de l'immuable, de la permanence, et qui laisse libre court à l'interprétation de chacun.
Mais le processus de résilience n'est pas évident, c'est un dédale alambiqué et tortueux au bout duquel Solveig tente d'arriver en disant sa vérité, la sienne.
Alors, elle se tourne vers l'écriture, comme une mise à nue, comme un exutoire. Au-delà du témoignage, écrire rend réel, vrai et cette action salvatrice sera peut-être l'issue nécessaire ?

Une plume subtile pour ce roman tortueux, palpitant du début à la fin. Une lecture agréable et captivante dont on ne sort pas indemne.

Lien : https://www.instagram.com/ne..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}