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EAN : 978B08Q44XF8T
210 pages
Librinova (28/12/2020)
4.42/5   39 notes
Résumé :
Solveig vient d’avoir 18 ans. Cette nuit aurait dû être synonyme de fête et d’insouciance. Mais la canicule en a décidé autrement. Un incendie fait des ravages meurtriers et change le cours de son destin. Pourquoi s’accuser d’un tel drame ? Personne ne semble comprendre.

Maître Tévenin, son avocat, et Alice Cassel, chargée de l’expertise, réussiront-ils à décrypter ce mystère ?

J’irai souffler sur tes cendres est un roman psychologique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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C'est suite à une promotion de l'auteure que je me suis décidée à télécharger ce livre dans la liseuse. Je ne savais pas tellement à quoi m'attendre et contre toute attente, j'ai passé un assez bon moment 😊

L'auteure nous plonge dans la vie de Solveig. La nuit de ses 18 ans, un incendie détruit toute une forêt et tue un homme. Mais pas n'importe quel homme puisqu'il s'agit de son propre grand-père à qui elle voue une haine viscérale. Elle va cependant avouer le meurtre de ce dernier mais lorsqu'on lui demande des comptes, elle garde obstinément le silence. Pourquoi se taire maintenant qu'elle s'est rendue coupable de cet incendie ravageur ?😨

Les premières pages m'ont embarquée malgré moi. J'ai été captivée par Solveig et ses pensées sombres. Ses réflexions très matures, sa solitude, sa douleur. Je me suis identifiée à elle pour beaucoup au départ de ce roman, j'ai été bouleversée par son histoire 🥺
Dans ce livre, la plume d'Emma est une merveille tant dans sa poésie que dans les réflexions qu'elle dissémine un peu partout. Je trouve qu'il y a un véritable don quand on arrive à décrire une situation sans pourtant nommer les choses clairement... J'ai eu l'impression de devoir interpréter les phrases, les pensées de notre chère Solveig. Qu'essaie-t-elle donc de nous dire ?🤔

Les chapitres courts assurent une attention bien retenue et donne une certaine sensation de légèreté à cette histoire terrible. Car oui, l'histoire que veut nous raconter l'auteure est terrible. Et ce sujet, dont je ne dévoilerai rien, m'a vraiment secouée 😭
Il arrive un moment où l'on se demande si Solveig n'a pas inventé de toutes pièces sa propre accusation. Est-elle malade ? En manque d'attention ? Que cherche-t-elle après tout ? On se pose des questions tout en ayant de l'empathie pour elle.

Ce livre m'a vraiment donné l'impression d'être dans le Sud, en pleine canicule, en plein feu. J'ai beaucoup aimé cette ambiance aride. Cependant, j'ai ressenti que le rythme s'est ralenti. Et forcément, j'ai eu l'impression que l'intrigue tournait en rond, qu'aucune issue ne serait possible 😬

Pourtant, j'ai beaucoup aimé la plume fluide et plus que captivante de l'auteure. J'ai plus aimé encore Solveig que j'aurais voulu secouer par moment pour lui faire dire la vérité. Et que cette vérité tombe dans les oreilles de ses parents que rien ne semblait atteindre 😕
C'était une bonne lecture et je pense être un peu sortie de ma zone de confort. Sans aucun regret 🥰
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Premier roman pour cette auteure qui fournit un travail sérieux et fouillé tout comme le fond psychologique du récit.
le sujet choisi est délicat à traiter : un grave traumatisme subi par une petite fille. Nous la retrouvons adolescente et elle fait preuve d'une résilience hors du commun quasi effrayante ! Cette période est particulièrement difficile car elle se sent fragilisée par ce long travail de résilience.
Pour développer tout cela, l'auteure nous parle du feu. Feu qui est directement évoqué dans le titre et présent dans l'illustration de la première de couverture.
Alors, vous serez d'accord avec moi si je vous dis que le feu détruit, abîme, couve, réchauffe, se consume et bien, tout cela est abordé dans l'histoire.
Solveig est une adolescente en grande souffrance, solitaire, différente, en colère, taiseuse. l'auteure exprime avec délicatesse le drame qu'elle a vécu et expose les moyens qu'elle utilise pour se protéger, pour protéger sa famille. Elle porte un poids énorme sur les épaules.
J'ai beaucoup apprécié la description de la démarche de l'avocat et surtout celle mise en place par la thérapeute
désignée par le tribunal.
l'écriture est poignante, la sincérité et le mal-être de Solveig se transmettent par les mots et les phrases.
Deux petits regrets : une sorte de coupure dans le rythme vers le milieu du roman, comme une hésitation, l'impression de tourner en rond qui, heureusement, reprend avec l'intervention de l'avocat et de sa compagne. Et mon manque d'empathie à l'égard de Solveig. Malgré le drame, malgré sa solitude, malgré sa maturité, je n'avais qu'une envie : la faire parler, la faire bouger sans toutefois l'accompagner et j'ai ressenti une sorte de culpabilité.
Néanmoins, cela reste un excellent roman sur l'adolescence qui décrit des tourments psychologiques ,des sentiments exacerbés, une souffrance extrême.
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J'irai souffler sur tes cendres” est un roman psychologique où nous suivons le passage à l'âge adulte de Solveig de Vito. Mais ce passage ne se déroule pas sans heurt car, lors d'une soirée entre amis, elle fait une révélation détonnante et surtout un événement advient en suivant et en rapport. Celui-ci fait des ravages meurtriers sous la forme d'un incendie.
Au début de l'enquête, tout laisse penser qu'il est volontaire. Tous les faisceaux pointent vers l'héroïne. Et il ne faut pas compter sur elle pour se disculper.

Cette histoire possède une ambiance prégnante presque étouffante comme un soir d'été. Il est question de secrets, de sentiments de honte, de silence, de culpabilité et surtout de résilience.
Ce roman met en lumière toute la difficulté que peut éprouver un enfant à mettre des mots sur un viol qu'il a subi et surtout les conséquences de ce secret une fois adulte.

Le style d'Emma est moderne, fluide, intimiste et minimaliste. Entre diarisme et récit, en peu de mots, elle parvient à retranscrire avec justesse le mal-être de cette jeune fille et toute l'incompréhension des personnes qui tentent d'interagir avec elle. C'est une lecture agréable et puissante.

Je recommande vivement “J”irai souffler sur tes cendres”.
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Solveig est une jeune fille solitaire, tourmentée et fascinée par les volcans et les flammes. le soir de ses 18 ans, la canicule aidant, un feu se déclare et la forêt alentour est ravagée. Un homme, le grand-père de Solveig est retrouvé mort et le destin de celle-ci bascule…Solveig serait-elle coupable de ce geste incendiaire? Accusée, elle est défendue par un avocat et une psychologue mais Solveig se mure dans le silence comme dernier rempart.

« J'irai souffler sur tes cendres » est un roman dont la dimension psychologique prend tout le sens.
Non-dits, secret inavoué, traumatisme et résilience sont les maitres-mot du récit. le récit est touchant et glaçant à la fois. le ton est poétique pour dire l'innommable, le drame, l'incertitude, la douleur et la peur. Les chapitres sont courts et alternent entre le moment présent de l'enquête, les extraits de blog de Solveig comme des lettres ouvertes et les souvenirs d'enfance feutrés.
A l'instar de la narration, les éléments naturels ne sont pas en reste ; le vent se déchaîne, la chaleur étouffe, la lumière aveugle…

Pour protéger sa famille d'une vérité qu'elle ne peut accepter, Solveig s'isole mais « la solitude est un enfermement qui la fait souffrir » (p.77). Pour y pallier et parce que le besoin d'aimer, d'aller de l'avant, d'oublier prend le dessus, elle se veut vengeresse d'une enfance volée, perdue. A la veille de la majorité, dans cette transition vers le monde adulte, quelque chose la retient dans l'enfance, quelque chose qui l'empêche d'avancer, de se construire.
« le feu efface tout » (p.165) alors c'est par le feu qu'elle pourra oublier, ne pas laisser de trace, elle deviendra adulte en allant souffler sur ses cendres…

Alors, coupable ou non-coupable ? Dans ce roman, rien n'est évident, quelle est donc la vérité ?
A cette question, Solveig répondrai qu'il n'y a pas UNE vérité mais des vérités plurielles, charge à chacun de vouloir les entendre ou de se contenter de la sienne. Elle, elle a choisi, d'abord la photographie, comme témoignage de l'instant présent, de l'immuable, de la permanence, et qui laisse libre court à l'interprétation de chacun.
Mais le processus de résilience n'est pas évident, c'est un dédale alambiqué et tortueux au bout duquel Solveig tente d'arriver en disant sa vérité, la sienne.
Alors, elle se tourne vers l'écriture, comme une mise à nue, comme un exutoire. Au-delà du témoignage, écrire rend réel, vrai et cette action salvatrice sera peut-être l'issue nécessaire ?

Une plume subtile pour ce roman tortueux, palpitant du début à la fin. Une lecture agréable et captivante dont on ne sort pas indemne.

Lien : https://www.instagram.com/ne..
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Solveig a dix-huit ans, et n'attend qu'une chose : « qu'on lui explique la limite entre le bien et le mal ». Surtout le Mal, ce danger qui la tente car, à 9 ans, « elle a laissé des doigts la tirer vers l'inconnu » et que, de cet inceste inavoué, elle en garde l'envie de se venger.
Sol veut donc jouer avec le feu, se brûler les ailes et, lorsqu'un incendie tue le proche pédophile, elle s'accuse. Dit-elle la vérité ? Pour répondre à cette question le roman suit les états d'âme de la jeune fille, l'enquête et le procès, les détails de l'expertise psychologique, lesquelles composent des parties inégales en style d'écriture et en profondeur de développement.
De cette lecture je retiens la beauté de la plume, les très belles descriptions de la nature et des éléments, le vent, le feu, l'eau comme métaphores de l'état psychologique de Sol. Une ambiance chaude et oppressante dont le lecteur sent, au fil des pages, les effets sur la peau, les gouttes de sueur perler sur le front, la vague de chaleur et de rage. Car la rage est l'un des ravages de l'inceste, de ceux dont on parle peu et que ce roman a le mérite d'aborder : la haine, le besoin de vengeance, la tentation de mettre le feu et de brûler ainsi « les secrets dont la peau garde à jamais la trace ». Important.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
...la folie, quand on a 17 ans, c’est tout ce qu’on aime. On abolit les limites. Plus rien n’a d’importance : ni l’heure, ni le nombre de verres, ni la vitesse qui s’affiche au compteur. Comme si on refusait de croire qu’on atteindra bientôt la fameuse balise, celle qui vous rend seul responsable de vos actes.
Le compte à rebours a commencé. Dans 4 jours, Solveig De Vito atteindra la majorité. Elle profite de ce sursis pour s’en griller une. Elle se hisse sur le rebord de la fenêtre de sa chambre située au premier étage, se moquant de la hauteur, son dos contre le mur chaud, genoux pliés et pieds calés de l’autre côté de l’embrasure. Elle aime ce léger vertige. Elle s’est encore éraflé le genou en grimpant. Elle lutte contre le vent pour faire jaillir la flamme du briquet sous la paume de sa main gauche. Enfin la cigarette rougeoie. Ses joues se creusent quand elle inspire. Des mèches folles, trop claires pour être innocentes, s’échappent de son chignon et virevoltent comme des serpents. Elle prend une taffe et la retient dans sa bouche. Face à elle, la Sainte-Victoire la nargue dans la lumière rosée du coucher de soleil.
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les mensonges que l'on se fait à soi-même sont de fines couches de papier. Inoffensives. Un bout de journal déchiré, section faits divers de préférence. Il n'a l'air de rien, il se laisse oublier, le temps fait son oeuvre. Et puis les couches de papier s'accumulent, se collent les unes aux autres jusqu'à obtenir la consistance rigide du papier mâché. Une forme solide et rugueuse au toucher qui peut prendre l'aspect grotesque d'une figure de carnaval. Un sourire un peu trop figé, un regard un peu trop hautain. le problème est qu'il est difficile , voire impossible de décoller cette masse, couche après couche pour revenir au mensonge originel, source du dysfonctionnement.
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Le silence, c'est d'abord un pacte que l'on signe avec soi-même, pour oublier, se mentir, ou s'inventer un arc-en-ciel.
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Ouvrir les yeux, c'est accepter de se mettre en danger. Ouvrir les yeux, c'est arrêter d'avoir peur et accepter que ça va faire mal. La vérité fait mal.
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Je me repasse la scène et je m'imagine des scénarios parallèles. Que se serait-il passé si j'avais hurlé, si j'avais crié à l'aide, si j'avais parlé ? Mais non. Je me suis tu. Erreur fatale.
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