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Critique de Ambages


« Ta voix est accrochée aux silences de ce monde comme le crin doré d'un cheval aux barbelés d'une barrière. »

J'ai hésité. Longtemps. Puis je me suis retenue. Tant que j'ai pu. « Une goutte d'eau se suicide dans l'évier après une longue hésitation. » Et les vannes ont lâché. Cette phrase de Bobin est assez emblématique de ce que j'ai ressenti en lisant Noireclaire. Il ne se contentait pas de me dire, de me faire ressentir ...je voyais les choses, mêmes les plus sombres, les plus douloureuses aussi « L'abandon est ce tremblement de terre que la bête du coeur devine avant qu'il n'arrive. » J'étais touchée. Pas tout de suite, certes. Mais au fil de la lecture la boule, celle qui serre au fond de la gorge est apparue. J'ai commencé par ralentir la lecture. J'ai essayé de trouver des prétextes (genre, c'est un exercice de style, il parle un peu de fleurs, un peu d'une femme, un peu de ci de ça) et puis j'ai été prise dans le tsunami, la déferlante des émotions. Tsunami, ce mot japonais qui signifie « vague d'orage », c'est exactement ça. Bobin nous berce comme le ressac pour nous foudroyer d'un éclair « La reine du jeu d'échecs, quand elle tombe, c'est le ciel étoilé qui tombe. Chaque case de l'échiquier devient un puits rempli de cris », entre deux espaces aériens « Ce journal de la veille dans le caniveau : un gant mort, une ruche en ruine. Si les poèmes ne connaissent pas cette fin c'est parce qu'ils donnent des nouvelles du ciel, jamais du monde », aérant son texte d'intervalles salvateurs. J'ai vécu une partie de sa douleur au travers de ses volutes fleuries.

« Lire est une passion lente. S'émerveiller d'un rire gravé dans l'air va plus vite à l'essentiel. »
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