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Critique de TerrainsVagues


Traîne pas trop sous la pluie, un conseil comme une sorte de bulletin météo de l'en vie. L'envie de vivre, encore un peu. Juste pour embrasser ce bien précieux qu'est la vie, négligé trop longtemps et transmettre à qui veut cette conscience d'avoir la chance d'être au monde.
Bon, dit comme ça c'est pas forcément très sexy au premier abord. On pourrait se dire que c'est encore un bouquin genre recette miracle à deux balles capable de te faire culpabiliser d'entretenir ton cholestérol, de prendre ta voiture pour aller chercher des clopes ou d'avoir explosé trois putains de moustiques la nuit dernière.
Vous n'y êtes pas du tout. Traîne pas trop sous la pluie, c'est Bohringer et quand c'est Bohringer la seule leçon qu'on puisse recevoir elle serait plutôt ascendant humanité.
Ce n'est pas de la littérature, c'est de l'authentique, du brut de coeur, une essence d'âme, et merde aux mots qui font joli. Une mise à nu, c'est toujours poétique même quand ça bouscule ou que ça n'est pas toujours tiré à quatre épingles. C'est, à mon avis, toujours la plus belle des histoires.
Du Bohringer dans le texte, touchant, bouleversant.

Traîne pas trop sous la pluie, tu risques de t'enrhumer. Tu risques de ne plus sentir la magie d'une respiration, tu risques de ne plus t'émerveiller d'une pulsation. En fait t'es au bord de l'abîme où te font plonger tes tracas quotidiens, souvent futiles, tes envies qui sont si souvent éloignés de tes besoins. Tu perds un temps fou, ce temps qui t'es compté.
Traîne pas trop sous la pluie, c'est un bulletin de santé de la planète Bohringer, un état des lieux qui vacille. L'ami Richard est malade, salement malade… le genre de truc qui t'achève ou qui te fait combattant.
Richard écrit les maux de Bohringer. Un Bohringer cloué par la douleur dans une chambre d'hôpital.
La fièvre nourrit les délires et instaure un dialogue complice entre le « capitaine de tous les bateaux » et l'infirmière, entre le malade et le médecin. Un dialogue parfois surréaliste accompagné par la morphine.
Le voyage est mouvementé entre l'enfance, ses parents la Française et l'Allemand dans une période qu'on dira trouble, sa grand-mère, l'Afrique, le temps où il fait l'acteur et les amis disparus.
Dans le gris du ciel, ce ciel ou les dépressions se succèdent, Bohringer trouve toujours un petit nuage bleu histoire que Richard se réconcilie avec Bohringer.
Le « capitaine de tous les bateaux » a en point de mire « l'aéronef ». Un vol long courrier, un aller simple sur lequel ses potes ont pris un billet, ceux qui sont de son sang. Philippe Léotard, Roland Blanche et quelques autres. Et c'est à ce moment que la boule dans la gorge s'est rappelée à mon souvenir. Quelques mots rajoutés en fin d'ouvrage, quelques lignes qui disent l'amitié, l'amour, la tendresse pour ceux qu'on sent de sa famille, celle qu'on s'est choisi. L'ami Bernard Giraudeau vient d'être accueilli par le capitaine de l'aéronef, Philippe Léotard.
Rideau…

« Ce matin Philippe Léotard, capitaine de l'aéronef, et Roland Blanche ont accueilli Bernard Giraudeau. Calme toi, calme toi, mon coeur. Souris lorsque tu penses à lui. Tendre ami ».

Prends soin de toi Richard, reste encore un peu parmi nous. Traîne pas trop sous l'haut des cieux.
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