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Critique de BVIALLET


En 1939, Philippe de Boissy est un petit garçon de dix ans, un peu rétif à l'enseignement mais curieux de tout. C'est la « drôle de guerre ». Son père, médecin-major rappelé sous les drapeaux, veut mettre sa famille à l'abri de l'invasion allemande. Après un interminable voyage en train, la petite famille se retrouve réfugiée au Pays Basque dans un premier temps, puis à Toulon chez un grand-père ancien marin dans un second. Philippe vivra le drame de Mers El Kébir pendant lequel la flotte française fut attaquée par les Anglais, puis le sabordage de celle de Toulon qui ne voulait pas tomber aux mains des Allemands. de retour à Paris une fois son père démobilisé, le petit garçon reprendra ses études, allant de collège privé en lycée huppé. Un professeur plus passionné que les autres lui fera découvrir les joies de la déclamation de textes et celles de la création poétique...
Un livre de souvenirs très personnels écrits par un homme arrivé au crépuscule de sa vie après avoir été peintre, romancier, poète et avoir exercé divers métiers dans le culturel. L'écriture est agréable, facile à lire, même si les phrases sont parfois un peu chargées. le plus grand intérêt de ce livre est sans conteste la description d'évènements dramatiques vus par un jeune enfant naïf mais lucide. Les quelques pages sur l'Epuration sont terribles et à elles seules valent le détour. « Au centre d'un groupe, un homme petit, brun, mal habillé, en sang, titubant, recevait des coups lancés par des civils... Ils criaient : « Assassin, salaud, collabo, milicien, merde, boche, pire que boche, traitre, dénonciateur », et l'homme tombait sous tant de poings. On lui relevait la tête d'un coup de savate, s'il s'effondrait tête première. On le tirait par sa veste déchirée pour qu'il avance, derrière la voiture (…) Qui étaient ces fous qui se vengeaient sur un être qui n'avait plus d'os, tant ses bras prenaient des formes bizarres, tant il traînait une jambe derrière lui, le pied dans un angle étrange, à la façon de ma soeur quand elle mimait une danse moderne avec un pied presque à l'envers, presque détaché d'elle. » (P 178-179). Pour ceux qui s'intéressent encore à cette sombre époque.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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