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Critique de jmb33320


« Ça va être une histoire de terreur. Ça va être une histoire policière, un récit de série noire, et d'effroi. Mais ça n'en aura pas l'air parce que c'est moi qui raconterai. C'est moi qui parlerai et, à cause de cela, ça n'en aura pas l'air. Mais au fond, c'est l'histoire d'un crime atroce. »

Ce sont les premières lignes de ce roman. Comment ne pas poursuivre après ça ? Les lecteurs qui connaissent déjà l'univers de Bolaño ne vont peut-être pas prendre au pied de la lettre cette déclaration d'intention, tant l'auteur aime nous perdre dans des méandres narratifs, souvent surprenants. Pourtant la voix qui se fait entendre aura finalement raison.

Les évènements de l'automne 1968 autour de l'université de Mexico, avec notamment le massacre de plus de trois cents personnes, sont au coeur des souvenirs de la narratrice, Auxilio Lacouture. Mais le plus souvent comme un angle mort. Sa pensée s'égare dans le temps à partir de ce point central de son expérience.

Auxilio se définit comme « la mère des poètes du Mexique » car cette uruguayenne n'est jamais revenue dans son pays d'origine, préférant continuer à mener une vie précaire, vivant chez les uns ou chez les autres, abonnée aux petits boulots universitaires sans lendemain et aux discussions sans fin dans les bars où se réunissent les jeunes poètes, encore inconnus.

Un autre roman de Roberto Bolaño, « Les détectives sauvages », a été pour moi le choc initial qui m'a donné envie de lire tout ce qu'il avait écrit. « Amuleto », je l'ai lu comme une sorte de retour dans l'univers de ce vaste roman, tant les thématiques sont communes. Il y a toutefois une différence de taille : la voix d'Auxilio unifie ce roman autour d'elle. Alors que « Les détectives sauvages » était beaucoup plus éclaté.

Pour ceux qui, comme moi, s'interrogeraient en cours de lecture sur le titre de ce roman, patience ! Ce sera son tout dernier mot.
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