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Critique de Parthenia


Le dernier résistant étant mort en 2021, nous n'aurons plus jamais de témoignages de compatriotes ayant vécu à cette époque très sombre de notre histoire. Ici, c'est Vianney Bollier, né quelques mois après la mort de son père résistant, qui entreprend à presque 80 ans de dresser le portrait du héros que fut « Vélin ». Il s'appuie pour ce faire sur des archives personnelles, sur celles d'autres familles de résistants, sur leurs témoignages... Comme l'a souligné enjie77 dans sa chronique, Vianney ne nomme jamais André Bollier « papa » pour garder un maximum de recul.

Avant de commencer vraiment, je voudrais vous faire un petit résumé vertigineux de la courte vie d'André Bollier : il a 20 ans quand il est grièvement blessé au combat lors de la campagne de France, 21 ans quand il entre en résistance, prend la direction de la « propagande » de Combat puis se fiance à Noëlle, 22 ans quand il se marie, est arrêté puis s'évade et devient clandestin, 23 ans quand naît sa fille , et 24 ans quand son imprimerie est attaquée et qu'il se donne la mort pour échapper à la torture.

Au-delà de la tristesse que l'on ressent à la destinée tragique et du sacrifice d'André, c'était absolument passionnant de voir abordé le thème de la propagande côté Résistance, qui est selon moins peu connue (on connaît davantage les actes de sabotage et la répression qui en découle). Or, la diffusion de tracts et de journaux est essentielle pour réveiller les consciences contre l'occupation allemande.
Les dangers sont multiples : il faut imprimer, trouver les fournitures (matériel encombrant, papier en pleine période de restriction etc), stocker sans attirer l'attention, diffuser sans se faire prendre...
Quand il entre dans la clandestinité, André adopte un nouveau nom de guerre : « Vélin » et s'occupe à temps plein de l'impression du journal Combat dont le tirage augmente de plus en plus.
Fin décembre 1943, il fait un coup d'éclat en copiant les caractères du journal collaborationniste le Nouvelliste pour diffuser un faux aux accents gaullistes qui remplace les vrais journaux.
Le danger devient de plus en plus pressant à partir de 44 avec la pression des contrôles de la Gestapo et de la Milice ainsi que des primes de plus en plus élevées encourageant l'infiltration de futurs délateurs.
Tout au long de son combat, « Vélin » fait preuve d'une grande ingéniosité. Il invente, entre autre, des sociétés fantômes avec un dossier convaincant pour avoir des marchandises indispensables au fonctionnement de l'imprimerie clandestine ou un approvisionnement conséquent d'électricité sans attirer l'attention.
Malgré les précautions qu'il prend, la maison où il se cache avec d'autres résistants est attaquée le 17 juin 44 (11 jours après le débarquement allié en Normandie). On ne saura jamais si ce fut le fait d'une dénonciation. le pire, c'est que peu avant, André avait fait un voyage à Paris pour demander à ce que l'imprimerie change de mode de fonctionnement et soit à nouveau décentralisée face à la gravité croissante du danger, mais la direction du mouvement s'y opposa.

La diffusion de ce journal résistant a été primordial. Non seulement pour informer les Français sur les événements que la propagande allemande censurait mais également pour apporter un certain réconfort moral. Je finirai en disant que l'importance d'une presse libre est plus que jamais d'actualité en me permettant de citer l'auteur : « Les médias d'aujourd'hui sont beaucoup plus divers et puissants que ceux que Vélin mettait en oeuvre, mais les pouvoirs autoritaires contnuent à redouter la vérité et à faire taire ceux dont les messages les contrarient. »

Je remercie Babelio et les éditions du félin pour ce partenariat.
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