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Critique de ahasverus


La profanation des vagins est un cri d'alarme de l'écrivain congolais feu Désiré Bolya Baéga.

Les violences sexuelles, écrit-il, sont devenues un invariant universel de toutes les guerres contemporaines. le sexe est désormais une arme de destruction massive ; le vagin devient un enjeu militaire stratégique (au regard de l'actualité au Niger, on peut penser qu'il a toujours tristement raison) ; le SIDA fait fonction d'arme biologique du pauvre.

Bolya construit son essai à partir d'un tableau de Gustave Courbet afin de mettre en perspective une catastrophe : la destruction de "l'origine du monde", l'endroit d'où vient toute l'humanité, et ses conséquences traumatiques. Peu à peu, l'intention de l'auteur se précise. L'état des lieux terrible passe par Nankin, la Serbie, le Rwanda, la Tchétchénie, la Birmanie et la prison irakienne d'Abou Ghraib pour former un tout dont l'intérêt et la cohérence grandissent au fil des pages.

Persuadé que "Le règne de la terreur va toujours de pair avec le règne de l'impunité", l'auteur rappelle qu'un être humain est partout un être humain et demande l'application sans exemption juridique des lois internationales en matière de crimes contre l'humanité, unique solution pour enrayer le fléau.

En annexe à cet essai réussi et homogène, la reproduction de minutes du Tribunal Pénal International pour le Rwanda précise sa définition du viol et s'intéresse plus particulièrement au cas de Jean-Paul Akayesu, un génocidaire ordinaire.

Un livre intéressant et bien écrit, sur un sujet difficile, à rapprocher de la Tentation de l'Innocence de Pascal Bruckner ou des livres de Michaël Prazan. On a connu des références moins flatteuses.
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