AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Titania


Ce roman épistolaire à quatre mains, nous fait partager les échanges de mails entre plusieurs personnages dont Pierre-Marie Sotto, 61 ans, écrivain reconnu, en panne d'inspiration et ses correspondants : Adeline, sa principale interlocutrice qui lui a adressé une mystérieuse enveloppe, Josy et Max un couple d'amis, Gloria la fille de sa dernière épouse disparue, Olivier son éditeur, et Lisbeth, la copine de Josy.
Avec ce livre, je suis vraiment sortie de ma zone de confort. Il ne raconte que des histoires d'amour « hors-sol ». Je ne m'attendais pas à cela de la part de l'auteur des "Larmes de l'assassin" et de celui de "La rivière à l'envers",pour leur passage à la littérature adulte. Chagrin d'amour, trahison, aventures d'un soir, badinage, jeu de séduction, amour pour les enfants, mariages heureux et mariages ratés, un vrai concentré de vie. Sur le sujet, il doit y avoir toute la gamme.
Pas le moindre problème historique, sociologique ou politique à l'horizon, rien que des sentiments sur 280 pages, je me suis sentie comme orpheline, s'il n'y avait ce dialogue assez intéressant sur la vie et l'écriture, la réalité et la fiction.
Comment rendre compte d'un objet pareil quand on est dérouté ? D'abord, ça se lit bien, l'écriture est fluide pleine de trouvailles et de bons mots, un vrai régal. Les auteurs sont des virtuoses. Par moment on peut déplorer des longueurs dans les épanchements, Mais on fait comme lorsqu'on écoute patiemment au téléphone une copine qui vous raconte ses chagrins d'amour. Et l'issue est totalement prévisible, comme pour une comédie romantique à diffuser en prime time.
Les écrivains sont de bien curieux personnages de roman, ils font feu de tout bois, ils s'inventent en permanence, on ne sait jamais trop la limite entre la vérité et le mensonge, s'ils sont dans la réalité de l'échange ou dans la création. Ainsi, l'anecdote sur le grand-père à Verdun est resservie à tous ses correspondants, jusqu'à ce que Pierre Marie avoue qu'il l'a empruntée d'un autre. Raison de plus d'imaginer que cette correspondance dont il évalue avec Adeline, le volume, en la comparant en nombre de pages à l'un de ses livres, ne soit en fait que la matière de son prochain livre. La fiction prend racine dans la vie. Les mots dévoilent et dissimulent avec autant d'énergie ce qu'on est. Et puis ce débat quasi philosophique, entre les adeptes des parenthèses, et ceux des points de suspension, au-delà de l'humour, la question du sens est posée.
C'est cette réflexion sur la langue et la vie qui m'a plu au-delà de cette histoire. Une bluette sentimentale et optimiste ça ne fait de mal à personne, par les temps qui courent, et je suis ravie de pouvoir grâce à Babelio et l'éditeur rencontrer les auteurs un mercredi de mars à Paris.


Commenter  J’apprécie          429



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}