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sur 2152 notes
Chère Adeline et cher Pierre-Marie,

Avant toute chose, ayant passé quelques heures en votre compagnie, je me permets de vous appeler par vos prénoms.
Vos correspondances trainaient depuis quelque temps sur mon étagère. Pas vraiment curieuse de les lire jusqu'ici. Allez savoir pourquoi... Curiosité mal placée ? Intrusion dans votre vie privée ? Finalement, la tentation était trop forte et je ne le regrette pas aujourd'hui. Je suis contente d'avoir fait votre connaissance et de m'être penchée sur ces quelques mails échangés (correspondance d'un nouveau temps... mon p'tit facteur ne vous dit pas merci !). J'aurai quelques mots pour vous deux, chacun n'aura qu'à lire la partie qui le concerne.

Pour Adeline: envoyer une enveloppe mystérieuse et volumineuse accompagnée d'une photo puis demander finalement de ne pas l'ouvrir, faut tout de même oser !
Pour Pierre-Marie: recevoir ainsi une grande enveloppe volumineuse et ne pas être tenté de l'ouvrir, chapeau bas ! Soit vous êtes blasé de toutes ces fans qui vous collent, vous réclament un autographe ou vous supplient de lire leur manuscrit, soit vous manquez d'une touche de curiosité, soit vous êtes simplement mal disposé. Dans tous les cas, on ne pourra pas vous reprocher votre indiscrétion.

Pour Adeline: vous qui vous décrivez grande, brune et grosse, n'oubliez pas d'ajouter à votre portrait: drôle, vivante, attachante mais aussi mal dans votre peau, adepte des tisanes et du chant choral et écrivaine en herbe !
Pour Pierre-Marie: grand écrivain (1m92) en mal d'inspiration (temporairement, vos fans l'espèrent), marié 3 fois, séparé 3 fois et une ribambelle de gamins qui gravite autour de vous, vous êtes pourtant un brin misanthrope et pas vraiment avenant. Malgré tout, au fil de la lecture, l'on ne peut que s'attacher à vous.

Pour tous les deux: votre histoire est touchante, tendre et émouvante. Sans être moralisateur, vous m'avez donné une belle leçon de vie, de belles réflexions sur l'amitié, l'amour, le deuil, la perte, la solitude, le couple, l'écriture ou encore les désillusions.

Amicalement,
Marina

PS: passez le bonjour à Josy et Max !

Merci à Cécile/canel pour cette LC et à Cécile/latina pour son enthousiasme contagieux !
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J'en suis encore toute amusée, toute attendrie, toute étonnée, toute éblouie.
Je souris, je ris, je compatis, et je danse, aussi.
Vous m'accompagnez ? S'il vous plaaaaaaiiiiit !
Lancez-vous dans ce petit roman « épistolaire » (guillemets car ce sont des mails) qui se veut sans prétention, un roman « de vacances » (que je déteste cette expression reprise sur Babelio !) mais qui, tout en douceur et en légère ironie, nous entraine dans la gravité.
La disparition d'une femme aimée. La mort d'un enfant. C'est léger, ça ? Je dois continuer ?
Et pourtant, je danse. Je danse face à la vie qui déborde de cette histoire. Face à l'amour, à la joie d'être ensemble ou au plaisir d'être solitaire et de mettre de l'ordre.


« Quand j'écrivais des romans, je m'engueulais souvent moi-même : stop ! Assez de psychologie ! Assez de drames ! de la légèreté, mon garçon ! Laisse donc entrer la vie là-dedans ! Et je me rappelais mes enfants qui, chaque fois que je rentrais après quelques jours d'absence, me réclamaient en tapant en cadence de leurs petits poings sur la table : une anecdote ! »
Voilà ce que déclare Pierre-Marie Sotto, le grand écrivain titulaire d'un prix Goncourt, à Adeline Parleman, une lectrice passionnée qui se met soudain à lui écrire, après lui avoir envoyé une grosse enveloppe (un manuscrit ?) que Sotto ne veut surtout pas lire.
« Lorsque j'écris un roman, je m'efforce d'y mettre de la cohérence, de la structure. Ici, au contraire, je peux me promener selon mon humeur et la vôtre, je peux oublier mes poussins en route et les récupérer la fois suivante, ou pas. Je ressens une liberté grisante. Ca part dans tous les sens et cette accélération, ce désordre me plaisent.
J'aime aussi cette parcimonie avec laquelle vous me donnez à voir qui vous êtes ».

Moi aussi, j'aime bien! C'est ce que je préfère, d'ailleurs, dans un roman !
La vie des personnages se révèle peu à peu, et je ne vais surtout pas vous la révéler. Tout le plaisir a été pour moi. Et je vous souhaite la pareille.
Sachez juste que Pierre-Marie Sotto a une famille nombreuse et recomposée, des amis sincères, un éditeur compréhensif et charmant, et une admiratrice très entreprenante. Sa femme ? C'est justement là que se situe le problème.
Adeline est seule.

Et puis je termine par un ultime extrait (j'en ai coché plein tellement j'adore ce roman ) :
« Il n'y a qu'à vous que je peux écrire une chose pareille : malgré l'horreur des faits que nous venons d'apprendre, je continue de me réveiller chaque matin avec étonnement et un appétit intact pour la vie ».

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Je ne ferai pas un long commentaire, voici un ouvrage léger, frais et original, un échange épistolaire :( des mails) à deux voix et à quatre mains entre Pierre - Marie Sotto, romancier à succès en panne d'inspiration depuis deux ans....et une certaine Adeline Parmelan, " grande, grosse, brune", une histoire touchante, pétrie d'humanité et d'humour qui se moque gentiment des convenances et des relations humaines plus ou moins compliquées.....
Cette histoire de séduction drôle et fulgurante nous tient en haleine jusqu'au bout de l'échange avec malice ...la fin est surprenante.....
Le ton trépidant et enlevé nous donne envie d' aimer ....cette correspondance spontanée mais pourtant profonde nous touche et nous interpelle avec des thèmes universels: ( j'avais découvert les auteurs Anne Laure Bondoux et Jean - Claude Mourlevat lors de l'émission: "La grande librairie ") : la famille, les relations interpersonnelles, la séparation, les familles recomposées, l'image et l'estime de soi, la confiance, le doute , l'écriture, les petits et grands bonheurs, les petites et grandes souffrances...Je n'en dirai pas plus .....une lecture de vacances...lisez - le! Peut - être serez - vous séduit(e) ?
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Wow... Quel roman...

Toute une soirée imprégné de ces lignes, à ne pas savoir s'en décrocher... Il est ensuite difficile d'en sortir et de trouver les mots justes...

Ce roman, rédigé sous forme d'un échange de mails entre deux Êtres qui ne se connaissent pas, Pierre-Marie, un auteur à succès et Adeline, une admiratrice secrète, est un Boléro... Celui de Ravel...

Il s'en va crescendo au fil de ses pages... Léger dans ses premiers mouvements, ce sont les clarinettes et les violons pizzicati... il s'habille de ritournelles, de petites notes claires et de rires... Puis on se laisse emporter par le rythme... qui s'accélère... les hautbois et les trombones font leur apparition... D'autres instruments... D'autres personnages... Quand arrivent les grosses caisses, le ton devient plus lourd... sérieux... pesant... L'heure est grave... Des secrets tombent, des douleurs se réveillent...

Ces deux Êtres se cherchent, s'apprivoisent... finissent par se trouver une même harmonie... Marcheront-ils l'un vers l'autre lorsque la musique s'arrêtera ?

Pour citer Adeline, on reçoit leurs messages comme on reçoit un bonbon. On les pose sur la langue et on les laisse fondre doucement, au gré de notre promenade à travers leurs échanges...

J'ai voulu marquer les passages qui m'ont touché. Après 20 pages, j'ai arrêté de les écorner et remplacé par des post-its... A la dernière page, j'avais épuisé mon bloc de petite feuillets jaunes tellement cette écriture est touchante.

Mes excuses auprès de Pierre-Marie... Lui qui déteste tant les points de suspension. Il m'a permis de me rendre compte que mes critiques en sont remplies ;o)

Quel magnifique roman.
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Ce livre est un vrai petit bijou, dans tous les sens du terme. D'abord par l'aspect extérieur, puis par la forme du récit à l'intérieur: c'est un échange de mails qui me rappelle les bons vieux romans épistolaires dont je n'arrivais pas à me détacher!
C'est donc d'abord un magnifique objet-livre: la couverture ne donne qu'une envie, celle de plonger dedans et de se laisser entraîner dans une valse! Passé la couverture, on danse avec les personnages et les émotions et on se laisse entraîner sans possibilité de résister! Toute la journée, je n'avais qu'une hâte, me replonger dedans et j'attendais avec impatience des nouvelles des personnages comme si en fait les mails m'étaient adressés. On passe du rire aux larmes et nombreux sont les moments où je me suis surprise à en verser une petite ! Mais rassurez-vous, quelques instants après, j'esquissais un sourire puis riais aux éclats! Car ce livre est aussi très drôle! Un vrai moment de bonheur et je remercie et salue les deux auteurs pour ce petit trésor à l'état pur!
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Au départ je pensais avoir affaire à un roman classique lorsque je m'aperçois qu'il est agencé sous forme d'échanges d'emails. Un chouïa désarçonnée, j'ai très vite trouvé un côté très original et surtout très intimiste à ce sympathique roman.

L'écrivain et l'admiratrice en plein débats littéraires. Quel régal ! Surtout quand ces deux-là ont plus que de la sympathie l'un envers l'autre, ils ont aussi une douleur en eux portée par le même secret. Pierre-Marie, l'écrivain, pédale sur son prochain opus. Il n'a d'inspiration que dans ses écrits avec Adeline, l'admiratrice qui, a force de persévérance pour tisser un lien avec l'écrivain, parviendra à créer plaisir, curiosité et addiction dans ces échanges.
Et des broutilles, ils en ont des tas à se raconter ces deux là. Entre les fuites d'eau, la visite chez le dentiste, la couleur du ciel, il y a une fraîche poésie dans tous ces mots.

Le plus cocasse c'est peut-être ce côté très réaliste des rencontres virtuelles avec la méfiance, la peur des illusions perdues, tout cela revêt un aspect vivant et vécu.

Un roman à quatre mains où j'ai facilement imaginé le rôle de Pierre-Marie pour Jean-Claude Mourlevat et d'Adeline pour sa coéquipière Anne-Laure Bondoux.
Un roman qui au-delà de son aspect intimiste, frais, poétique, est aussi très intéressant pour ces multiples facettes où la réalité s'obstine à frapper à la porte du virtuel. Très bon moment qui donne envie de sourire et ... de danser bien sûr.
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Un roman épistolaire du XXIème siècle, constitué d'échanges de mails.

La réception d'un colis amène un écrivain en panne d'inspiration à contacter l'expéditeur qui s'avère être, à sa grande contrariété, une de ses lectrices. D'échanges d'abord contraints en échanges plus badins, une complicité nait au fil des messages et vient égayer leur solitude réciproque. Mais ce mystérieux colis qu'il aurait voulu lui réexpédier et qu'elle le supplie finalement de garder et de ne pas ouvrir, reste entre eux comme une masse énigmatique et inquiétante.

Le rythme est enlevé, le ton est humoristique et léger, malgré les blessures, doutes et failles, à fleur de maux et de mots qui suintent peu à peu, et le mystère est présent jusqu'à la fin. Une lecture-détente plaisante et entrainante.
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« Votre douleur est ce par quoi se brise la coquille de votre entendement. Et comme il faut que le noyau du fruit se rompe pour que le coeur du fruit s'offre au soleil, ainsi vous faut-il connaître la douleur. »

Cette citation de Khalil Gibran résume bien le fond de ce roman, et avec elle la bonne surprise que j'ai eue avec cette lecture que j'avais cataloguée « légère » !

Pourtant, ce texte rédigé sous forme d'échanges épistolaires entre une menteuse qui écrit très bien et un ancien prix Goncourt esseulé m'a tenue en haleine pendant des heures. Voici un livre qui repousse l'heure de couper la lumière. Ces livres-là sont rares.

« C'est votre douceur qui me donne du vague à l'âme. » écrit Adeline à Pierre-Marie et c'est ce qui transparait entre les lignes de ces mails échangés. Il faut reconnaître que le principe protège des aléas habituels dans tout échange : échanges dématérialisés, aucun risque d'être vu(e), on peut se cacher derrière les mots, on se sent davantage à l'aise avec ceux qui sont loin, et puis - comme toujours – plaisir de se savoir moins seul(e), impatience de l'Autre, parce qu'il faut bien le reconnaître « la vraie vie est foutraque ».

« Cet échange n'est comparable à rien d'autre que j'aurais déjà expérimenté » dit l'un des protagonistes, et j'ai cru à fond à cette amitié virtuelle qui fait du bien aux deux parties, et encore plus à nous lecteur/trice.
Et je l'ai notamment crue grâce « au grain » : Adeline écrit « ce qui me séduit plus que les histoires, c'est ce qui les habille, leur texture, le tissu dont elles sont tissées, le grain comme on dit en photographie. »
Oui c'est le grain qui porte dans Et je danse, aussi ! Il émane de ce texte un « je ne sais quoi formidable malin et tendre à la fois.»

Ces emails (idée pourtant intéressante pour moi au départ) sont bien plus que des emails ; ils sont emplis à la fois de fraîcheur et de réflexion, de joie de vivre et de détresse, du contact de l'autre et du vide du quotidien, et plus encore. (Aucun point de suspension dans cette critique. Ceux qui ont lu Et je danse, aussi ! comprendront pourquoi).

Les douleurs se partagent-t-elles vraiment ? Comment leur faire perdre leur pouvoir de nuisance ?
Pierre-Marie et Adeline ont creusé la terre de leurs jardins pour en faire remonter les choses enfouies. Leur bonne entente (pourtant pas gagnée d'avance) qui se tisse au fur et à mesure de l'exhumation des douleurs est capable de tout absorber.
« Si ce chagrin n'est pas soluble dans l'écriture, dans quoi pourriez-vous le diluer ? » demande Adeline.

Cette histoire de deux solitudes, véritables échanges non dénués d'humour et d'une sagacité intellectuelle qui m'a ravie, est aussi ponctuée de pointes de folie qui transportent tout sur leur passage « depuis nos cachettes respectives – la vôtre pue la raclette, la mienne sent le champignon moisi -, nous nous offrons un espace de liberté totale, c'est magnifique ! pour l'instant, je n'ai besoin de rien d'autre… ».

« Je suis peut-être naïve, mais il me semble que l'écriture réclame une certaine humilité et que les écrivains sont toujours amenés à avouer leurs faiblesses, leurs failles, leurs faiblesses. La matière première de l'écriture doit venir de là, non ? de ces trous de l'âme d'où s'écoulent nos souffrances. »

Tout en parlant de solitude, de pavés dans la mare, c'est aussi la création littéraire qui est évoquée même si « lorsque j'écris un roman, je m'efforce d'y mettre de la cohérence, de la structure. Ici, au contraire, je peux me promener selon mon humeur et la vôtre, je peux récupérer mes poussins en route et les récupérer la fois suivante, ou pas. Je ressens une liberté grisante. Ça part dans tous les sens et cette accélération, ce désordre me plaisent. » (Pierre-Marie).

Avec cette inconnue qui se révèlera bien différente de ce qu'il pensait au départ, l'auteur à l'écriture en berne apprécie la parcimonie avec laquelle son interlocutrice lui donne à voir qui elle est. Sorte de jeu entre souris, ou entre chats, car ici pas de chat et une souris, seulement des êtres blessés en attente d'une information capitale qui ne vient pas.
CE MYSTERE nous tient en haleine dans Et je danse, aussi Il faut le reconnaître. J'ai été happée, piégée totalement par les emails de Pierre-Marie et d'Adeline, plus quelques autres protagonistes pas piqués des vers.

Dans ce roman écrit à deux mains, on y lit tellement de choses, la peine, l'humour, la foi en la vie, l'amour de la lecture, la revanche, et de nombreux phares posés ça et là pour éclairer les lecteurs un peu perdus que nous sommes (souvent). La délicatesse des échanges parfaitement maîtrisée par nos deux auteurs-jeunesse remplit nos yeux et nos coeurs de lecteur/trice.

« La magie entre nous, ce sont ces mots sur l'écran, non ? Il ne faut pas la dérégler. Notre rencontre virtuelle aurait-elle un sens ? » (Pierre-Marie)
Surement, car « Il n'y a pas des hasards, il y a des occasions. » (Adeline)

Nous, les lecteurs avons besoin d'auteurs comme ça. Et qu'ils viennent de l'univers de la jeunesse ne me surprend pas. Il ne faut pas trop grandir sinon la vie et ses aléas risquent fort de nous ensevelir. Gardons aussi un peu la folie et la spontanéité des enfants pour survivre en cas de vents violents pour dire « Et je danse, aussi »
Lien : http://justelire.fr/je-danse..
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Lecteur, je te préviens : Et je danse, aussi est un roman épistolaire. Et au vingt-et-unième siècle, un roman épistolaire, c'est sous forme d'échanges de mails que cela se présente. Rien que des mails !

Je te l'annonce aussi d'entrée : la lecture de ce roman m'a emballé... Mais pas jusqu'au bout ! J'ai trouvé la fin un peu convenue et gentillette...

Je pense à quelques romans épistolaires réussis. Les liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos, au dix-huitième siècle. Récemment, le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, parmi d'autres… Mais en passant désormais de la lettre papier au mail, tout change. L'échelle de temps n'est plus la même. le rythme bondit.

Un homme, Pierre-Marie, et une femme, disons... Adeline. Ils ne se connaissent pas, ne se rencontrent pas. Ils échangeront des mails pendant quelques semaines. Leur vie en sera bouleversée.

Pierre-Marie est un écrivain célèbre. Il a soixante ans. Sa vie s'affiche dans la presse, sur Internet. Lui-même est plutôt disert sur sa vie privée, ses mariages, ses divorces, sa progéniture et celle de ses ex. Mis en confiance, il dévoile facilement ses joies et ses peines. Avec le temps, toutefois, on découvre qu'il tait, comme s'il la refoulait, une souffrance sur laquelle il ne s'exprimera que peu à peu.

D'Adeline, on ne sait pas grand chose. Grande, grosse, brune, déclare-t-elle... Et beaucoup plus jeune que Pierre-Marie... Elle pratique la méditation, chante dans une chorale, ... et elle danse aussi ! le ton de ses mails est enjoué, mais comme estompé par un voile d'humour triste. Sa vie semble sombre... Quelle est la part de vérité dans ce qu'elle raconte ?

Comment tout cela commence-t-il ?

Pierre-Marie a reçu une enveloppe volumineuse mentionnant le nom et l'adresse mail d'Adeline, sans autre indication. Supposant qu'il s'agit d'un manuscrit qu'on lui soumet, il avertit par mail Adeline qu'il n'ouvre jamais ce type d'enveloppe et propose de la lui retourner pour peu qu'elle lui indique son adresse postale.

Echange de mails secs. Adeline se montre insistante, Pierre-Marie agacé. Puis le ton des propos s'adoucit, devient cordial, bienveillant. Les mails s'allongent. Ceux d'Adeline sont amusants, joliment tournés. Cela aiguise la curiosité de Pierre-Marie qui se prend au jeu et se lâche à son tour. Il annonce qu'il conserve l'enveloppe mais qu'il l'ouvrira plus tard... Volte-face d'Adeline qui lui demande désormais de lui retourner l'enveloppe, en tout cas de ne pas l'ouvrir.

Ce que contient cette enveloppe, c'est de la dynamite !...

Mine de rien, Adeline fera en sorte que Pierre-Marie se prépare doucement à prendre connaissance du contenu sans être pulvérisé par la déflagration. Lecteur, tu ne peux pas t'en rendre compte à première lecture. Il faudra que tu reprennes certains passages après avoir lu le livre en entier, comme je l'ai fait, pour apprécier la délicatesse avec laquelle Adeline s'efforce de désamorcer la bombe. Cela prendra deux mois, au cours desquels les mails se succèderont sans cesse.

La tension monte progressivement. Elle m'a happé, je n'ai pas pu lâcher le livre. C'était comme un thriller sauf que je ne m'y attendais pas. Puis, au fur et à mesure que tout s'éclaire, la tension retombe...

Une courte seconde partie, quelques mois plus tard, toujours des mails... Était-elle utile ?

Pierre-Marie et Adeline s'y interrogent : est-il possible de devenir le héros de son histoire personnelle quand on en a été longtemps le second rôle ?

Ils le mériteraient bien tous les deux.

L'écriture de Et je danse, aussi est très agréable : vocabulaire limpide, syntaxe très simple, proches du langage parlé. Une allure tonique, fluide et mélodieuse comme certaines oeuvres pour piano à quatre mains. Il se trouve justement que le livre a été écrit conjointement par deux écrivains, Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux. Ils expliquent que l'idée du roman leur est apparue au cours d'un échange impromptu de mails improvisés...

Belle aventure ! Pourront-ils la renouveler ?

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Un autre cadeau de mon amie Mel. Hormis le fait que recevoir des livres en cadeau me procure toujours un grand plaisir, s'y ajoute la curiosité de la découverte d'auteurs et d'ouvrages dont on ignorait tout mais que quelqu'un qui vous connait bien a choisi pour vous avec soin et amitié.

Ayant eu, par le passé, des expériences peu concluantes avec des romans épistolaires, j'avoue avoir été légèrement perplexe en découvrant que celui-ci était de ce genre-là. Appréhension rapidement dissipée en constatant que ces courriers ne se prétendaient pas être des démonstrations littéraires et se lisaient avec légèreté.

Adeline, le personnage féminin du duo, m'a été passablement antipathique. Elle m'agaçait avec ses simagrées, ses minauderies, sa flagornerie, ses dissimulations étudiées, ses mensonges gratuits, sa manière un peu balourde de se dévaloriser pour forcer le compliment, ses coquetteries de gamine et sa fausse fragilité dont on s'aperçoit rapidement qu'elle cache une personnalité manipulatrice, égocentrée et pas vraiment bienveillante.
Bref, le genre de personne que j'éjecterais illico de mes relations.
Je n'ai d'ailleurs pas compris comment un homme tel que Pierre-Marie, écrivain renommé, intelligent, honnête et plein d'humour avait pu lui accorder de l'intérêt, si ce n'est motivé par la curiosité.

L'intrigue en elle-même est assez prenante même si la propension d'Adeline à parler pour ne rien dire, à tourner en rond, à faire des petits secrets de choses insignifiantes, en a pas mal alourdi le déroulement.

En ce qui concerne la fin, elle arrive un peu à la façon d'un pétard mouillé, mais bon...
Il en ressort pas moins que l'ensemble ne pas déplu et que le moment a été agréable.
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