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Critique de oblo


oblo
03 septembre 2019
Un jour de mai, Vincent Revel, flic désabusé, sauve la vie d'un jeune homme dans le métro. Par la suite, Vincent reste en contact avec ce jeune homme, dénommé Alexei, jusqu'à créer un lien quasi filial avec lui. Huit ans après cet évènement, le meurtre d'un bijoutier lié aux barons locaux de la drogue va faire apparaître des lignes de faille dans cette belle histoire. Trois personnages deviennent alors centraux : Vincent Revel qui apparaît comme un personnage ravagé par la tristesse (son fils Xavier a disparu onze mois plus tôt) et par l'alcool, et Alexei, dont on va découvrir la réussite professionnelle mais aussi les activités illégales (le rattachant ainsi au bijoutier et l'éloignant, de ce fait, de Vincent). Quant au troisième personnage, son identité nous est longtemps inconnue. C'est un psychopathe, capable de changer d'apparence et terrifiant par ses attitudes, sa froideur et sa science du mal. On le voit d'abord commettre un attentat - inoffensif, car c'est une bombe de peinture qui explose - dans le métro avant que sa nature meurtrière ne prenne le dessus. Les pièces de ce jeu à trois vont progressivement se mettre en place durant les deux premiers albums avant de révéler leur mécanique dans le troisième acte.

Le récit - ici sous forme d'intégrale - que proposent les frères Bonneau est une réussite graphique indéniable. le trait est précis et les couleurs savamment choisies. Tout cela confère à l'ensemble une ambiance plutôt pesante dans un Paris aisément identifiable par ses vues d'ensemble mais aussi, il faut le dire, par un ensemble de signes telles que les entrées de métro ou les signalétiques de la RATP. On soulignera aussi le travail de la mise en page, et de la dynamique qui anime le récit page après page. A lire le livre, on croirait presque regarder un film à la télévision, et ce grâce au découpage choisi, grâce aussi aux scènes représentées, à la manière enfin de dessiner parfois certains personnages. Des effets de flou, sur certaines cases, rendent encore plus tangibles l'impression de mouvement.

Si on a là une bonne bande-dessinée, et un bon polar, on ne pourrait pas dire qu'il s'agit là d'un chef-d'oeuvre. le scénario souffre de quelques faiblesses et les dialogues reprennent, parfois jusqu'à l'excès, le style admis du polar. Rien de bien terrible là-dedans : simplement quelque chose de convenu. Idem avec les personnages, volontiers troubles, et là aussi, peut-être jusqu'à l'excès. Vincent est un bon exemple : dépressif, alcoolique, c'est un homme à fleur de peau qui s'énerve rapidement et qui flirte, sans gêne, avec l'homophobie et le racisme. On regrettera peut-être que la fin, justement, ne soit pas excessive et demeure, elle aussi, un peu convenue. En cela, Metropolitan respecte les codes du polar sans oser franchir ses limites, quitte à ne pas surprendre le lecteur.
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