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Critique de pencrannais


Un petit livre par la taille, 190 pages en format poche, deux heures de lectures, pour un dépaysement assuré.
Un premier chapitre qui raconte une histoire extraordinaire sur la mort du capitaine Morgan, un flibustier de la grande époque des gentilshommes de fortune. Raconté dans le plus pur style de la nouvelle.
Nous savons maintenant qu'il y a un trésor quelque part, non loin de cette exploitation agricole d'une île des Caraïbes.
Trois siècles plus tard, l'auteur nous plonge à travers l'histoire de trois générations de ces exploitants, la famille Otero. Surtout les filles.
Serena Otero cherche son propre trésor, l'amour avec un grand A, mais cette recherche sera difficile ; Elle croisera Severo Bracamonte qui recherche l'or et les pierres précieuses de Morgan et qui réussit avec Serena de lancer la plantation de rhum dans la modernité du XXe siècle.
Serena sauvera une jeune enfant des flammes et la nommera Eva Fuego, dont le destin à la fois grandiose et tragique épousera celui de son propre pays et constituera la deuxième moitié du livre, la plus réussie à mon avis !
Quant au trésor ! Et bien, il est là. On le découvre à un moment donné du roman mais il n'est qu'un prétexte.
Miguel Bonnefoy, en vérité, raconte par ce court roman, par cette fable, ce conte, les mirages, les bénédictions et les maléfices qu'un trésor peut apporter au peuple qui le découvre. Cette fable se rapporte à son propre pays le Venezuela et le trésor c'est l'or noir, le pétrole qui apporte bénédiction et malédiction à sa patrie et à son peuple.
Comme c'est un conte, l'auteur va donc à l'essentiel. Pas de description, pas de décor, pas d'explication, pas de message. Juste les personnages qui vivent leur rêves, leurs amours, leurs folies, leurs malédictions dans un lieu que notre imagination construit à coup de mots évocateurs : rhum, canne à sucre, caraïbes, plantation, etc.
Si on recherche une saga familiale, il faut passer son chemin, ce n'est pas ici le propos. C'est en revanche, une très belle fable sur la nature humaine, ses passions et ses tragédies, en quelques tableaux très évocateurs, en peu de mots, cette lecture nous fait quand même réfléchir sur ce que peut-être un véritable trésor pour chacun de nous et sur ce que nous en ferions.
Le style de Miguel Bonnefoy est celui d'un nouvelliste. Il va droit à l'essentiel. Peu de dialogues. C'est rythmé avec des chapitres courts pour un roman court. Et cette brièveté, lié à ce style est une qualité. Pas sûr que j'aurai apprécié une dilatation de ce récit autant que je l'ai aimé dans cette version coup de poing.
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