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Critique de Oazi


Oazi
08 février 2024
Aucun intérêt à ce livre. On y suit la vie de Marie-Jo Bonnet pendant la création du MLF et durant les années de son activité.
Le début engageait plutôt bien et donnait envie d'en apprendre plus mais le récit se perd rapidement, et il est difficile de dire si on est dans un essai féministe, un roman autobiographique, un rapport historique…
L'ensemble du récit se déroule du point de vue très restreint de la narratrice, et on a l'impression de ne presque jamais sortir de cette étroite fenêtre, si bien qu'on se contente d'effleurer les actions du MLF. La plupart du temps, on suit seulement les réunions, et on en ressort avec l'impression qu'il ne s'y passe rien. C'est pourtant une femme qui a participé à des combats importants, qui a fait de longue études avec une thèse intéressante sur le lesbianisme mais rien n'est abordé ou peut-être au contraire trop de sujets sont effleurés.
Finalement, je n'ai rien appris sur le MLF avec ce livre. L'aspect théorique est très peu avancé, et même les convictions de l'autrice sont assez floues. On sait qu'elle est féministe, que toutes les femmes du MLF le sont, et on s'en tient là. C'est quand même dommage pour un livre qui raconte l'un des piliers des mouvements féministes français, et qui fait mention des plus importantes théoriciennes comme Monique Wittig. Car féministe c'est bien, mais il y a quand même de très nombreux courants dans le féminisme, alors qu'ici on a l'impression que le MLF regroupe tout le monde sans distinction, diminuant ainsi tout l'aspect politique au nom de la sacro-sainte sororité. D'ailleurs, l'autrice parle principalement des émotions qu'elle a ressenti au sein de toutes ces femmes, balayant toute idée politique féministe pour un espace féminin, à l'image de ce qui se passe encore actuellement dans certains mouvements féministes qui considèrent que la présence féminine exclusive suffit.
La question du lesbianisme est très peu abordée. Marie-Jo Bonnet est une femme bien avant d'être homosexuelle. La théorie lesbienne n'existe pas, pas plus que l'homophobie dont ont fait preuve les hétérosexuelles du MLF, ayant conduit à exclure certaines des lesbiennes fondatrices (en revanche, l'autrice ne retient pas ses critiques envers les hommes homosexuels du FHAR – bien que légitimes, mais qui sont présentes ici bien avant une quelconque critique des hommes hétérosexuels).
Bref, ce n'est ni une bonne représentation des mouvements féministes, ni un bon livre pour développer les théories féministes (et encore moins lesbiennes) – lisez Wittig.
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