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Critique de Senna


Merci Nadège pour cette lecture commune et ces échanges que nous avons eu ces quelques jours. Nous en avions parlé plusieurs semaines auparavant, pour ma première expérience en co-lecture, sur le choix du roman « Les dames blanches » de Pierre Bordage. Mine de rien, elle m'a boosté dans mon rythme à tourner les pages.

On la surnomme les dames blanches ou bien encore les bulles – je me les voyais comme des immenses oeufs. Elles sont blanches et opaques, menaçantes pour l'espèce humaine, puisqu'elles attirent et absorbent les enfants de quatre ans.

Pierre Bordage a conçu son oeuvre comme un exercice complexe, quitte à rebuter certain·e·s lecteurs et lectrices. Les chapitres sont courts (approximativement 10 pages) et sont nommés par des prénoms différents. À cela, la chronologie se fait sur des décennies, ce qui est, au départ, déconcertant. Outre ces sphères géantes, on suivra, en fil rouge, des personnages très bien développés. C'est par ailleurs sur ce terrain que l'auteur a construit son roman, délaissant ces bulles. Il faut s'accrocher pour savoir qui est l'enfant de qui et qui est le conjoint de telle ; d'autant plus que les aléas de la vie font que les vies se déchirent et se recomposent. À ce jeu-là, j'ai bien aimé l'écorché Jason et le placide Basile.

La trame bien sombre forme une dystopie, une sorte d'écho sur la Seconde Guerre Mondiale où les commandos rappellent la police de Vichy avec leurs rafles. Ici, ce sont les enfants de bas âge, histoire de rendre le récit bien sombre. le car qui les emmène n'est pas sans rappeler les bétaillères chargées d'agneaux, de veaux ou bien de cochon de lait. Toutefois, dans ces abysses glauques se cachent une lueur d'espoir.

Si dans l'ensemble j'ai plutôt bien aimé, surtout grâce aux personnages riches, plusieurs choses m'ont un peu dérangé. L'exagération sur l'espèce humaine qui cherche à détruire coûte que coûte ces bulles à coup de bombes toutes aussi puissantes les unes aux autres et d'envoyer de la chair à canon, sans vouloir les comprendre. Ainsi aucuns biologistes ou autres scientifiques n'auront la possibilité de s'en approcher. À cela, je rajouterai que les conséquences néfastes, notamment que toutes technologies soient annihilées, ont peu d'impacts sur la population mondiale. Cet étrange roman, un peu lent à démarrer, m'a bien tenu en haleine.

Bien que nous ayons bien échangé tout au long de cette lecture commune, j'ai hâte de découvrir ton avis, Nadège. J'espère que nous pourrons en faire d'autres.
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