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Critique de Davalian


Merci à Babelio et aux éditions XO pour l'envoi de l'ouvrage Les vents de la liberté de Gilbert Bordes dans le cadre de l'opération Masse Critique de janvier 2015. Ce fut ici l'occasion de découvrir un roman discret, bien écrit, bien composé, mais pourtant absent des têtes de gondoles des libraires. Une agréable découverte qui mérite un petit coup de plume (et quelques heures de lecture).

Tous les ingrédients sont réunis pour constituer un best-seller. Les aventures d'Augustin Moncellier appartiennent véritablement au genre de l'épopée, malgré un nombre de pages relativement faible (environ quatre-centre trente pages). Parti de Paris, le jeune-homme va découvrir l'Océan (en passant par un intermède sur les routes du Royaume de France) afin de s'embarquer pour le Nouveau Monde. Avec un rythme enlevé, le protagoniste va devenir tour à tour apprenti navigateur, esclave, homme de confiance, marin, avant de revenir dans la France de la Terreur... Tout cela est dense, bien construit et passionnant à lire.

La navigation tient une place non négligeable dans le récit : autant prévenir les lecteurs réfractaires. Pourtant cette importance est surtout valable pour la fin de l'ouvrage et moins pour le début. Les premiers temps (malgré un passage obligé) seront davantage caractérisés par les différents théâtres et les rencontres faites par Augustin. A plusieurs reprises, il va être question d'amour... mais il s'agit là de simples épisodes qui ne prennent pas une importance démesurée. Quelques séquences servent d'autant de diversions à une grande histoire d'amour qui demeure difficile à avaler, tant les ficelles sont convenues. Un prétexte pour insérer quelques personnages féminins bien vite oubliés, dites-vous ?

Les personnages sont nombreux et sympathiques, détestables, agréables, mystérieux ou haïssables... Tous les profils sont réunis pour fournir un lot de personnalités bien campées. L'approche non manichéenne surprend alors qu'il est question d'esclavage, de guerre, d'exécutions, de trahisons. Tous les odieux personnages ont une part de sympathie, plus au moins touchante.

Toutefois, l'ouvrage n'est pas un chef d'oeuvre. de nombreuses déceptions pointent le bout de leur nez. Un nombre important de coquilles étonne. L'auteur se permet de trop fréquents raccourcis : des personnages disparaissent comme par enchantement, la quête d'Augustin est - au mieux - un prétexte, l'art de la navigation s'acquiert visiblement très rapidement, certains personnages secondaires sont trop formatés en tant que tels. L'intrigue suit un fil conducteur prévisible dans sa finalité. Certains épisodes sont comiques et frisent le ridicule (la découverte d'un trésor, la scène de retrouvailles (sur mer) entre plusieurs personnages, la confrontation finale). La quatrième de couverture en dit long… bien trop long. le dénouement est tout à la fois original et bâclé. Il n'y a que dans un roman que l'on peut écrire et concevoir ça ! Il est bien difficile de pardonner autant de maladresse, ce qui est bien dommage car les bonnes intentions ne manquent pas.

Malgré tout, Les vents de la liberté demeure une bonne pioche. Cette référence est plaisante et agréable à lire, notamment pour un voyage. Il y a là de quoi s'évader, d'avoir envie de découvrir de nouveaux horizons, de rompre avec son quotidien. Idéal pour les vacances donc, mais à condition de ne pas trop réfléchir ou pire... à ne pas prendre trop au pied de la lettre.
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