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Critique de Lishbks


Préfacé par la journaliste Marie-Hélène Fraïssé, cet ouvrage comporte les récits du chasseur innu Mathieu Mestokosho tels que recueillis par l'anthropologue Serge Bouchard.

On y explore la vie dans les bois des derniers vrais nomades innus. Une vie où la nécessité de la survie occupe la ronde des heures. L'homme n'y est pas dominant, conquérant, aliénant, il prend place dans son environnement au même titre que les autres espèces. Alors bien sûr, il chasse. Et sans doute pour cette raison ce livre n'est-il pas à mettre entre toutes les mains car il comporte de nombreux récits de cette nature. Mais il n'y a rien de barbare dans la pratique des innus. La chasse c'est l'assurance de faire vivre les siens, de ne dépendre de personne et surtout pas de l'argent-roi. Quand bien même quelques vivres sont achetées avec l'argent des fourrures, la priorité reste d'être capable de se nourrir par ses propres moyens.

Il n'existe ni désoeuvrement, ni appat du gain dans la vie que nous décrit Mathieu. Au rythme des saisons, on y respire la gratitude, la transmission et la mise en valeur des connaissances et du savoir-faire de son peuple. On y côtoie la solidarité dans les épreuves, la force remarquable des femmes, le respect des anciens et l'oreille tendue à la voix des songes.

Être sourd à tout cela, c'est mourir. Et l'entendre, c'est sans doute voir ce monde disparaître. C'est dans cette pleine conscience que ce témoignage a été prononcé, accueilli et retransmis. Et c'est cette résonance que j'en garderai en moi.
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