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Critique de bernard_de_gremond


L'esprit noir frappe ce paysage livresque décrit par du Boucheron.
L'intrigue ressemble à l'épopée de la famille Pizarro ces conquistador espagnols, qui détruisirent le peuple de Cuzco (Pérou).

Tortures, malheurs, conquête, avidité du pouvoir, l'Inquisition cultive ses horreurs. Cet univers morbide rutile des exactions de la caste religieuse puant le souffre, maculant de cinabre les batailles sanglantes, s'engonce de brumes épaisses reléguant la populace dans une misère cruelle.

Conspiration, batailles, guerre, tueries, meurtres, exécutions, supplices, tortures, les riches fomentent les querelles des pauvres, avilissent la cruauté des vengeances, despotent les biens alimentaires devenus monnaie d'échange à prix d'or, par manque d'eau.

L'eau, origine de la vie, trahit ses bienfaits lorsque son manque d'elle tiraille les esprits subversifs vers les affres de l'envie, la jalousie.

Ainsi brossée, l'ambiance sanguinaire gorgée des fruits de massacres atroces, ressemble à la scène d'un tableau de Bruegel le jeune, auteur des scènes infernales, les plus fécondes à propos des exactions, ou à la mise en scène d'une oeuvre de Jérôme Bosch « extraction de la pierre de la folie ».

De l'amour il n'est question que par obligation interposée, secret chuchoté, ou alcôve surveillée.
La mort plane au dessus de la totalité des chapitres :
-celle annoncée par l'espion délateur (apothicaire chroniqueur décrivant la situation des insulaires) ;
-celle administrée par le Corregidor à ses sujets dispendieux ;
-celle calculée par les véhiculeurs d'eau, ce peuple silencieux observateur teigneu lorsque l'injustice les frappe.

Une nouvelle fois après « court serpent » et « coup de fouet », du Boucheron administre son récit de forte éloquente manière, maîtrisant la subtilité des discours, besognant la machination des calculs mêlés d'intrigues.

Une nouvelle fois du Boucheron excelle avec emphase donnant à son écriture un style dynamique les plus passionnel.

Une nouvelle fois, du Boucheron est ennuyeux dans cette aventure qui ne séduira d'autres lecteurs que les passionnés de la langue française, mais sûrement pas les dévoreurs de romance endimanchée.
Ici l'eau de rose a le goût de sueur mêlée à l'odeur fétide d'essence de cadavres putréfiés, teintée couleur sang enivrée par les effluves de souffre balsamique.
Passons sous silence, ce roman historique chargé d'atrocités que l'on souhaite évacuer par les canaux de l'oubli.(bertrand-môgendre)
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