Une petite pluie s'épanche
Elle parle silence
et pourtant je l'écoute
Quelques nuages
quelques murmures
très peu de vent
Une petite pluie
pour un discours d'automne
Pour moi
Pour nous
Dans la parole grave et rouge
Où voyagent les feuilles
Des soirs à apaiser
des matins pour sauver
de la cendre des rues
les douceurs de Damas
et poser sur les plaies d'Alep
le baume des lauriers.
Je ne sais pas d'où je vous parle
ni même si c'est moi qui parle
au hasard des silences gagnés
sur l'embellie d'un paysage
J'écris
Pour tout ce qui s'efface
pour le vent la nuit le sourire
pour la pluie la joie le chagrin
pour l'écueil à franchir demain
J'écris
Et ce qui passe dans les mots
me renouvelle.
Il peut bien peu
le temps qui passe
Nous avons du bleu
Il peut neiger
il peut faillir
affabuler s'affoler
s'affaiblir s'affaler
et falsifier le vent des rêves
Nous avons
nous avons du bleu
nous avons du bleu dans nos poches.
Des soirs à apaiser
des matins pour sauver
de la cendre des rues
les douceurs de Damas
et poser sur les plaies d'Alep
le baume des lauriers.
Tu as mis quelques mots
sur un papier à lettres
Quelques mots gris
quelques mots rouges
Une tristesse à partager
Et pour qu'ils vibrent
et pour qu'ils tremblent
je mets le timbre de ta voix.