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Critique de aa67


aa67
11 décembre 2022
Quel pavé. Quelle frénésie d'écriture. A certains moments du livre je me disais "mais il va tout y mettre, tout y dire, il n'y aura plus rien à écrire après une telle bousculade d'idées, d'enchevêtrement de sensations".
De Grégoire Bouillier, j'aimerais bien dire - si j'osais évoquer les huit types de psychés humaines du modèle jungien - qu'il est inclassable. Parce qu'on ne sait plus quels traits son dominants chez lui ; il est tout à la fois. Ses sensations, ses pensées, ses intuitions, ses jugements, ses perceptions et ses émotions sont toutes à fleur de cerveau : tout le monde domine tout le monde. C'est rationnel pour un jugement, puis irrationnel la ligne suivante.
Il parle souvent de son âge, de ses 60 ans révolus et légèrement pesants. Mais je trouve qu'il les a mis à profit pour créer une oeuvre dont la structure est profondément adaptée au 21e siècle.
Cette pauvre Marcelle Pichon - 64 ans, mannequin - qui s'est laissée mourir de faim sur 45 jours d'une lente agonie en 1985, lui donne un prétexte pour jouer au détective.
903 pages durant lesquelles il nous emporte dans une sorte de labyrinthe que l'on pressent à tord être sans issu.
Par deux fois j'ai laissé le livre, ai pris un polar, puis y suis revenue.
900 pages compressées d'informations et de connaissances culturelles, pour moi, ce n'était pas "digérable en une seule prise". Mais addictif car la langue de Grégoire Bouillier, dans son ensemble, est une perfection. A la fois célinienne et académique.
Et la chute y est inattendue mais évidente, elle aussi.
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