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Critique de itculture


Né le 3 mai 1891 à Kiev et mort en janvier 1940 (maladie) à Moscou, Mikhaïl Boulgakov est médecin. À partir de 1920, il abandonne la profession pour se consacrer au journalisme et à la littérature, mais tout au long de sa carrière, il est confronté aux difficultés de la censure soviétique. Toutes ses oeuvres seront interdites et retirées de la vente.
Dans ce livre, cinq oeuvres sont publiées : Morphine : sous forme de journal, Boulgakov, utilise sa propre période de « morphinomame » pour écrire cette nouvelle. Ecrits sur des manchettes ; Journal confisqué : les notes de ce journal rédigées entre 1922 et 1925 ont été confisquées par le Guépéou lors d'une perquisition à son domicile en 1926. Elles lui seront restituées en 1929 et il s'empressa alors de les détruire. C'est ironique, mais les passages édités proviennent des copies réalisées par la police politique, trouvées à l'ouverture des archives ! L'écrivain commente l'actualité soviétique et internationale, souvent avec cynisme et parfois avec clairvoyance. En 1923 par exemple, quelques semaines avant la tentative de putsch menée par Hitler à Munich, il devine la possible victoire des fascistes en Allemagne et l'avènement d'un nouvel empereur et il écrit : « dans ce cas, ça ira encore plus mal pour la Russie soviétique ». Il évoque aussi ses soirées littéraires avec des amis ; l'amour porté à sa femme ; la destitution de Trotsky, etc. Lettres à Staline : de 1929 à 1938, Boulgakov écrit à plusieurs reprises à Staline pour lui faire part de sa situation d'auteur censuré. Il fait une autocritique jusqu'à s'humilier, demande à quitter le territoire. Staline lui a répondu une fois, lui octroyant « royalement » le rôle d'assistant metteur en scène au théâtre d'art, mais sans jamais lui accorder l'autorisation de publier ou faire interpréter ses pièces au public. Les aventures extraordinaires d'un docteur : tenu comme un journal, il relate son passé de médecin dans l'Armée blanche quand il s'enrôle comme volontaire dans la Croix-Rouge.
Les contemporains écrivains que Boulgakov a fréquenté, victimes des purges de Staline : Boris Pilniak assassiné à 44 ans en 1938. Ossip Mandelstam est mort au Goulag à 47 ans. Isaac Babel fusillé à 46 ans à la prison Boutyrka, et ceux qui se sont suicidés !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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