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Critique de Allantvers


Chose promise chose due, je reviens vers Bounine dont la plume m'avait enchantée dans Les allées sombres.
Surprise : ce premier roman est d'un tout autre ton, et d'une écriture si différente qu'à l'aveugle je n'aurais jamais su deviner qu'il s'agissait du même auteur.
Sans doute est-ce le sujet qui s'y prête et qui façonne cette plume grasse, terrienne et d'une sombre poésie. "Le village" est d'ailleurs conçu par l'auteur comme un poème et non un roman, une ode grinçante et désabusée à l'âme du paysan russe, présentée ici sous son aspect le plus noir et le moins reluisant : sales, stupides, cruels, velléitaires, ivrognes, bornés, rien ne peut racheter ni faire s'élever ces personnages qui défilent en une succession de tableaux crus, englués par une nature qui écrase et condamne.
C'est un soulagement de sortir de cette lecture dans laquelle il faut accepter de plonger comme dans une vase nauséabonde, et d'y stagner à chaque page car l'eau n'y coule pas, la révolution qui vient (nous sommes en 1905) ne fera que charrier plus de boue et exhaler plus de laideur.
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