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Critique de CamillePlaisance


Nina Bouraoui, sous l'écorce.
Avec Tous les hommes désirent naturellement savoir , Nina Bouraoui se livre à coeur ouvert avec sincérité. C'est un retour à la vérité, un retour aux souvenirs. C'est un retour à la mémoire vive. Celle qui nous habite et nous construit.
Nina Bouraoui interroge et monte à rebours le chemin de sa vie personnelle et littéraire. L'histoire de ses parents se mêle à la sienne pour former un récit en trois points : “Se souvenir” et “Savoir” qui mélangent délicatement ses années d'enfance algérienne et française et la rencontre de ses parents. Quand “Devenir” se concentre davantage sur ses nuits parisiennes au Kat (*Le Katmandou, une boîte de nuit lesbienne) et la découverte du désir qui coïncide avec le début de l'écriture. Nina Bouraoui a toujours eu cette écriture mêlée à sa vie. Une imbrication qui lui fait vivre son désir à travers ses mots. Je crois à cette imbrication en douce violence.
Dire ce qui ne se dit pas.
Les chapitres courts se succèdent et racontent. Ils disent ce qui est tu. Ils disent la sincérité et la dureté de la vie. Ils disent l'homosexualité, sa découverte, son acceptation. Ils disent encore ce qui enfoui à l'intérieur et qui brûle, et qui fait bouillir les entrailles. Ils disent comme un rêve que l'on n'abandonne pas.
La famille est le terreau de la peur.
Ils disent aussi la famille, chambre interdite de la mémoire interdite.
Le vertige et l'équilibre.
Se construire sur ces deux mots.
Ce livre parle d'équilibre, de la violence du désir, de la douceur de l'écriture et de l'origine de ces sentiments mélangés. Tenter de savoir d'où l'on vient, toucher du bout des doigts ce que l'on veut devenir.
Le vertige, le beau vertige qui nous fait nous tenir encore sur le bord de la falaise et qui fait avancer les coeurs perchés en équilibre entre la mer et la vie. Nina, elle, plonge corps et â(r)me dans ce qui la définit, dans ses souvenirs. Elle raccorde, relie, rattache pour (r)assembler.
Ode à la mère.
Une personne évolue comme un astre au centre du récit c'est la mère de Nina Bouraoui. elle admire sa force, sa beauté, sa détermination. Elle grandit entre moments fusionnels et attentes de cette mère qu'elle se promet de chérir, de protéger, même de venger.
« Être » enfin.
Le livre est un chemin pour arriver aux derniers chapitres qui révèlent. Nina Bouraoui a tissé la toile de ses souvenirs et ancré ses racines dans la vie mais elle continue de chercher car elle sait qu'il y aura toujours du mystère et de l'inconnu (…) autour de ceux de nous aimons et qui nous aiment.
Oui, on écrit pour Devenir et pour savoir Être.
Lien : https://memoireduvivantblog...
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