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Critique de Alfaric


Dans tome 2 intitulé "Exil" la team du survivant inconnu, qu'on peut désormais appelé Kilroy, est basée dans la complexe militaire ultrasécurisé renommé Hôtel 13. Et s'il est plus long, ce tome n'est pas mieux que le précédent…
- on commence par une nouvelle opération de récupération de rescapés, qui ressemble à toutes celles qu'on a déjà lues dans le tome précédent donc on aurait pu s'en passer (j'ai bien ri quand l'auteur précise que la grand-mère et son petit-fils on survécu 1 mois sans manger quoi que se soit au sommet d'un château d'eau sans souffrir d'aucun des symptômes dus à la privation…)
- on poursuit par une routine survivaliste qui a mis ma suspension d'incrédulité à rude épreuve, avec une phase civile où on se nourrit de rations entre deux expéditions pour récupérer du carburant, de l'eau et de la bouffe, et une phase militaire où on se nourrit de ration en construisant des périmètres de sécurité entre deux expéditions pour aller récupérer du carburant, de l'eau et la bouffe et des blocs en béton pour construire des fortifications (oui parce que personne ne fait fabriquer du ciment), ou des patrouilles de surveillance et d'exploration en hélicoptère ou en avion (le genre de trucs qui ne doit pas trop consommer de carburant hein ^^)
- enfin Kilroy déprime parce qu'internet et le GPS ne marchent plus, et part dans des missions de plus en plus éloignées donc de plus en plus risquées jusqu'au moment où fatalement il se retrouve perdu en territoire zombie… Donc on suit 200 pages de trek en milieu hostile, et c'est long, lent, redondant et on ne retrouve ni la tension ni le suspens, ni la peur ni l'horreur propres au genre zombifique… Pire, il y a exactement la même chose dans "World War Z", sauf que c'était vachement mieux écrit et que cela faisait vachement moins de pages, et qu'en plus on avait un twist malin ou lieu d'une succession de deus ex machina (la mystérieuse organisation Remote 6 qui grâce à sa technologie de pointe ouvre le chemin à Kilroy et lui assure une couverture aérienne…pour des raisons qui je l'imagine seront abordées ou pas abordées dans le tome suivant)
J'ai cru qu'on irait vers un Mad Max like, d'ailleurs l'auteur y fait allusion… Oui mais non, on quitte l'Hôtel 23 parce que les twists finaux nous emmènent vers un Virus Morningstar bis voire un Resident Evil like

Les personnages, anciens comme nouveaux (Dean, le sergent Ramirez, le sniper moyen-oriental Saien), ne dégagent rien : on n'est coupé d'eux par une narration à la première personne entièrement centré sur un Kilroy peu charismatique et peu attachant malgré quelques private jokes sympatoches, et ils n'ont guère droit qu'à quelques lignes de dialogues chacun dans tout le roman. Pourtant j'en ai lu un paquet livres racontés à la première personne où le narrateur a une âme et où on sent la personnalité de tous qui le côtoient. Bref, la caractérisation est particulièrement faiblarde !
Et pour le côté survie on sent encore une fois le Gary Stu encarté à la NRA spécialiste en fusils, flingues et poignards mais qui ne sait pas cueillir, pas pêcher, pas chasser et encore moins trouver de l'eau ou faire du feu (et je ne parle même pas de l'agriculture, de l'élevage et du bricolage). Ce gars qui fait des camps de survie depuis qu'il est petit n'est pas plus futé que ces touristes yankees qui se tapent une tourista parce qu'ils ont usé et abusé des comprimés au chlore devant leur éviter la tourista. de la même manière il précise que son paquetage de 25 kilos ne doit pas comporter un gramme de trop et nous en détaille longuement la composition : il emporte plusieurs armes, des centaines de munitions et quelques grenades à fragmentation (et je ne vous parle même pas de son fétichisme des Lunettes de Vision Nocturne), mais seulement quelques boîtes de conserves et quelques rations lyophilisées sans avoir les moyens de faire chauffer de l'eau… de temps en temps, il se met à réfléchir en se disant qu'il devrait plus souvent penser à l'eau et la bouffe au lieu des armes, que puisqu'il n'y plus de GPS il va falloir trouver des cartes topographiques et des atlas routiers, qu'il va falloir faire une virée en bibliothèque pour trouver des manuels techniques pour faire fonctionner des trucs ou pour fabriquer/construire des trucs… Je pourrais continuer longtemps : il y a "World War Z" qui traite le sujet de manière réaliste et intelligente, et il y a la plupart des autres qui flirtent avec la frontière du nanar ! (Marre des auteurs sans imagination qui oublient que tous les jours au moins la moitié de l'humanité vit dans les mêmes conditions de vie qu'ils décrivent dans leurs récits post-apocalyptiques, où des personnages WASP abrutis par le mode de vie américain sont incapables de survivre plus de 48 heures sans piller un Wallmart ! Si au moins c'était un Weldom, un Bricodépôt, un Leroy Merlin… Plutôt que de geeker sur les forums spécialisés, ils devraient regarder quelques épisodes de Rendez-vous en terre inconnue ^^)

Il y a bien quelques moments où j'ai arrêté de lire en diagonale : la chasse aux zombies radioactifs, quelques opérations de nettoyages dans le Golfe du Mexique, la rencontre avec la communauté qui survit grâce aux zombis asservis… Mais j'ai gloussé avec les terribles zombies mutants qui se déplacent plus vite que la moyenne et qui savent ouvrir portes et portières (et aux armes expérimentales anti-zombies qui laissent perplexe le narrateur alors qu'un collégien comprendrait tout de suite leur mode d'emploi)…
L'auteur se moque de Koh-Lanta et tutti quanti, mais impossible de savoir si c'est du 1er ou du 2e degré au vu des grosses lacunes du narrateur Gary Stu en matière de survie au quotidien. Et puis on aurait pu se passer des lieux communs sur les teubés européens qui méritent de crever parce qu'ils ne sont pas armés, ou sur les méchants chinois communistes et expansionnistes, ainsi que les métaphores foireuses comparant les zombies aux immigrés et aux minorités…
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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