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Critique de Myriam3


Je rêvais de grands espaces au nom de Nicolas Bouvier, c'est dans une île moite et immobile que j'atterris. Ca, suite à un voyage dont on ne saura pas grand chose, sauf que Ceylan en est le terminus, la 117ème chambre là au bout du monde, au bord du monde.
Les habitants de cette chambre semblent s'être enfuis plutôt que simplement partis quand le jeune Nicolas leur emprunte. Les insectes - fourmis, scarabées, scorpions - y ont élu domicile, ils seront les seuls vrais compagnons du baroudeur qui glisse lentement vers un naufrage immobile. Tout, autour de lui, lui est violent. Les patients de l'hôpital à côté, les cris ou les plaintes, les meurtres au nez des clients du café, les moines qu'il voit survivre dans la torpeur en face de sa chambre, la pauvreté, la saleté, les nuées de gamins insolents et collants.
Le jeune homme écrit des articles pour un journal local et le reste du temps, arpente sa chambre, rit de ses compagnons les insectes, erre dans les rues et les échoppes, se met à voir, lui aussi, des esprits et à croire aux sorcelleries de l'île.
Le poisson-scorpion c'est un petit peu l'Homme qui dort de Perec à l'autre bout du monde, une dépression qui s'immisce lentement dans la torpeur de l'été.
Une sale expérience, pour le vagabond, qui se rappelle soudain ce qu'il était quand il en voit un autre.
Pas très gai comme lecture, la solitude colle aux pages, c'est puissant.
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