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Critique de Dionysos89


Surexploitation d'un filon juteux ou bonne adaptation d'une magnifique franchise ? Avec cet Assassin's Creed : Forsaken, c'est couci-couça.

Avec cet épisode titré « Forsaken », nous découvrons, comme dans La Croisade secrète, une extension du jeu du moment. Nous avons là à la fois un prélude à Assassin's Creed III, une précision des événements de ce jeu vidéo et pas une novélisation uniquement basée sur le scénario d'un des jeux de la franchise. Pour une fois, j'ai tenté la lecture en parallèle de l'expérience du jeu ; j'avoue avoir un peu déchanté quand je suis arrivé à un point de l'histoire que j'étais en train de jouer à l'ordinateur !... Ma semi-déception passée, j'ai pu constater que le travail de novellisation ne doit vraiment pas être simple pour l'auteur.
Oliver Bowden (alias Anton Gill, pour ceux qui ne seraient pas au courant) a plus ou moins les mains libres (ou peut-être plus ici que dans les autres romans) et peut se permettre de relater les faits par le biais du journal du père du héros d'Assassin's Creed III. On découvre donc la destinée d'Haytham Kenway, le père de Connor, depuis son plus jeune âge en Angleterre, et ses déboires à travers l'Europe et l'Amérique du Nord du milieu du XVIIIe siècle. C'est l'occasion de découvrir une période que je ne connais que très relativement, par rapport à d'autres comme le Moyen Âge qui me sont bien plus familières, et surtout un espace bien dépaysant.
La tentation manichéenne des autres tomes s'estompe quelque peu puisqu'en plus de découvrir un peu plus les méthodes et la vie de certains « Templiers », nous pouvons observer les dissensions possibles dans les deux camps, Templiers comme Assassins. En un siècle où se multiplient les espions, les complots et les révolutions, le combat multimillénaire entre ces deux confréries tournent de plus en plus au carnage. Malheureusement, en parallèle, apparaît assez vite un décalage entre scènes inédites et scènes tirées d'autres médias de la franchise : dès qu'on retrouve l'environnement développé par le jeu vidéo, l'action s'emmêle, tout va trop vite, trop rapidement, trop facilement surtout, bref c'est chiant ! En même temps, cela colle bien à mes plus récentes heures passées sur les jeux : les actions répétitives et les parcours fléchés rendent l'expérience de jeu abrutissante et ennuyante au possible. C'est ainsi, le concept de base s'émousse encore davantage et ce n'est pas le scénario qui va en s'étoffant qui y change grand-chose, même si le geek de cette franchise que je suis poursuit la découverte de tous les produits dérivés.
Pour finir, je me poserais deux questions simples. D'abord, le titre est-il bien trouvé ? Pas vraiment. Déjà parce qu'il ne se justifie pas des masses au vu de l'histoire (« Abandonné », par dans les deux premiers tiers du récit), et surtout parce que « Forsaken » n'est pas le terme anglais le plus connu en France… je vois là une petite boulette éditorialiste. Ensuite, est-ce simple à lire quand on s'y connaît peu dans l'histoire des Assassins et des Templiers ou dans l'histoire autour de la Guerre d'Indépendance américaine ? En y réfléchissant avant de terminer le livre, j'en ai conclu que non, car beaucoup de détails sont éludés et les ellipses n'aident pas à se repérer. Les repères en histoire sont fondamentaux et là on plane au-dessus. Ce n'est pas grave quand on les a déjà, c'est plus compliqué quand il faut faire sans.

En conclusion, c'est fou finalement comment Oliver Bowden (alias Anton Gill) s'en sort très bien quand il s'agit de compléter l'histoire des jeux vidéo et se vautre en beauté quand il s'agit de narrer des événements déjà connus par le média vidéo-ludique : c'est le gros inconvénient des novélisations pures et dures, des romans de commande, alors à réserver aux connaisseurs de cet univers !

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