Singes, Afrique, éthologie, maris et amants, trafics, mercenaires et solitude construisent une philosophie de la vie, et un beau parcours de femme porté par une narration à la première personne, sous la forme d'un long flash-back.
Hope Clearwater, une jeune naturaliste anglaise, fuit un mariage raté avec un mathématicien maniaco-dépressif : appliqué à quelqu'un voulant percer les mystères insondables relatifs aux discontinuités des fonctions mathématiques, « mathématicien maniaco-dépressif » pourrait bien constituer un pléonasme… Elle se retrouve alors dans un pays d'Afrique de l'Ouest imaginaire pour étudier une colonie de chimpanzés. Elle devra composer avec le comportement inhabituel des primates (des cannibales !), avec le conservatisme de son chef de projet qui ne veut rien entendre des anomalies comportementales des singes, et enfin avec une guerre civile en gestation qui menace la bonne tenue de son projet scientifique.
Longtemps mon meilleur livre de
William Boyd, avant la découverte des Nouvelles Confessions. On retrouve l'auteur en pleine possession de son art, mettant avec finesse et humour son style au service d'un récit où se côtoient petites tranches de vie et Grande Histoire. L'auteur sait mieux que quiconque plonger un personnage fictif dans le temps réel, et rendre flou la frontière entre réalité et fiction. Cerise sur le gâteau dans cet opus : la description acide du milieu intellectuel scientifique anglais. Un régal !
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