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Critique de ODP31


Un roman sous forme de partie de Trap Trap !
Cette lecture m'a rappelé ces cours d'écoles où des gamins passent leur récréation à se poursuivre en tournant en rond et à hurler sans trop savoir pourquoi. L'art de se défouler.
Dans cette course poursuite sans arrêt aux stands ni pause pipi, trois femmes, la veuve d'un caïd de la mafia qui a repoussé les avances d'un vieux voisin libidineux, sa petite-fille rebelle et une ex-gloire du porno à la retraite, fuient New York avec pour seul bagage, un magot. Elles sont pourchassées par des truands qui n'ont rien de sympathiques donateurs à des causes perdues.
Pas de temps mort, mais quelques morts, avec tortures et sadisme en forfaits illimités. Pas d'états d'âmes pour les âmes sensibles.
Le cocktail de personnages est détonnant. Mettez des cassées de chez Scorsese aux trousses de Thelma et Louise en conduite accompagnée avec Bullitt et vous aurez une idée assez précise du biotope de ce road trip.
Inutile donc de préciser qu'il ne faut pas se fier au titre affligeant digne du rayon « développement personnel » pour angoissés de la vie paisible, il s'agit d'un vrai roman noir, serré et sans sucre. La très belle couverture, une habitude chez Gallmesteir, est beaucoup plus révélatrice du style du roman.
Les personnages sont très bien construits, la nostalgie customise leurs souvenirs, entre âge d'or du porno des années 70 et code d'honneur mafieux pour les nuls.
Comme dans un roman précédent, j'ai senti chez l'auteur new yorkais un paradoxe qui semble animer son oeuvre : un fort attachement pour sa ville et un goût immodéré pour la fuite. Un besoin d'air moins vicié, tout en sachant que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, que le hamburger ne coulera pas moins sur les doigts autre part et que la violence possède le sens de l'orientation.
Cette histoire déjantée avait tout pour que j'organise une holà ridicule tout seul sur mon canapé s'il n'avait manquait pas un ingrédient majeur : l'humour. William Boyle s'y essaie mais il me semble plus doué pour obtenir des aveux que des sourires.
N'est pas Donald Westlake ou Elmore Leonard qui veut en matière de cavales comiques !
Une lecture néanmoins plaisante mais déconseillée par la prévention routière, Bison pas très futé et les ayatollahs des bonnes moeurs.
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