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Critique de dannso


Il n'est pire aveugle ... que celui qui ne veut pas voir.
Que cette expression biblique est bien choisie et résume parfaitement ce roman complexe et si finement construit.

Qui est-il Odrian Yates : vraiment innocent, dans le sens incapable de voir le mal, pitoyable lorsqu'il démontre son incapacité à entrevoir la réalité ou tout simplement méprisable ?
Il savait au fond de lui, mais ne voulait pas le reconnaitre . L'admettre l'aurait forcé à réagir, il a fait l'autruche, la tête dans le sable, n'a rien dit, rien fait, et se révèle dont être complice de ce qui s'est passé.

L'auteur dénonce à nouveau dans ce livre les dérives de l'église irlandaise. Après avoir traité dans Les fureurs invisibles du coeur du traitement inique infligé aux filles mères et aux homosexuels, il nous parle ici de la pédophilie et de la loi du silence qui a régné au sein de la hiérarchie religieuse et laissé perdurer ces crimes.

C'est un livre au sujet fort, abordé à travers la vie d'Odrian, jeune garçon qui se laisse convaincre de devenir prêtre et qui vivra de l'intérieur ce crime de l'église, même s'il n'en a jamais été auteur. Dans une construction habile, qui ne suit pas la chronologie, John Boyne aborde les moments clés de la vie de cet homme, qui n'aura pas vraiment vécu, toujours revêtu de son habit noir et de son col blanc, qui lui vaudront tout à tour et suivant l'époque le respect, puis la vindicte populaire. A la faveur des différents événements relatés, l'auteur détaille la toute puissance de l'église, la façon dont elle a occulté le problème, se contentant de déplacer les prêtes pédophiles, pour éviter le scandale, leur permettant ainsi de trouver de la chair fraiche.

Un sujet très douloureux et malheureusement encore actuel, magnifiquement traité par l'auteur.
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