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Critique de Papyrusdunil
J'entre dans la littérature irlandaise par la porte de la sacristie avec ce roman choc de John Boyne, et ce n'est pas l'odeur de sainteté qui prédomine…
A travers les confidences du jeune séminariste Odrian Yates que nous suivons dans son parcours vers la prêtrise de l'enfance à l'âge mûr, nous pénétrons, si j'ose dire, dans les coulisses de l'église catholique irlandaise, ses sombres arcanes, son effroyable lâcheté, son hypocrisie, ses desseins inavouables et ses querelles d'influences.
Ce qui nous est révélé ici donne les sueurs froides et la nausée. le scandale d'Etat de la pédophilie au sein de la toute puissante Eglise d'Irlande, une institution qui règne sans partage depuis des décennies sur le monde scolaire, sanitaire et social de ce pays dénoncé dans "Il n'est pire aveugle" est gigantesque : 1300 prêtres impliqués, plus de 9000 plaintes , des milliards d'euros d'indemnisation et tant de cas non traités faute de preuves.
L'auteur a choisi de donner la parole à un jeune homme qui fait sienne une « vocation » suggérée par sa mère et qui tout au long du livre nous donnera la version de surface, celle dans laquelle les victimes du non-dit, de la lâcheté, de la peur du scandale se reconnaîtront. Naïveté, lâcheté, ignorance, absence d'expérience, défaut d'information ? on est parfois consterné de l'aptitude d'Odrian à ne pas voir, à justifier, à concéder, à tolérer… Lorsque lui-même sera confronté au désir et que ses convictions vacilleront, ses yeux se décilleront et les dégâts que son attitude jusque-là consensuelle a couverts ne pourront plus être tus.
Malgré de nombreuses et opaques références culturelles ou historiques, qui échappent au lecteur non-irlandais, et alourdissent le propos parfois, j'ai beaucoup aimé ce roman, dont la construction joue intelligemment de la chronologie. L'auteur n'hésite pas à livrer les dessous nauséabonds de ces affaires ignobles et à accuser les hautes autorités ecclésiastiques, jusqu'aux papes eux-mêmes, soupçonnés d'avoir su et maintenu, contraints ou pas, le couvercle ! En refermant ce roman, lecture éclairante qui ne devrait pas vraiment susciter de nouvelles vocations, on est juste avide d'un immense coup de balai dont on sait, au vu des affaires de pédophilie révélée depuis au sein de l'Eglise de France, qu'il n'est pas encore d'actualité.
A travers les confidences du jeune séminariste Odrian Yates que nous suivons dans son parcours vers la prêtrise de l'enfance à l'âge mûr, nous pénétrons, si j'ose dire, dans les coulisses de l'église catholique irlandaise, ses sombres arcanes, son effroyable lâcheté, son hypocrisie, ses desseins inavouables et ses querelles d'influences.
Ce qui nous est révélé ici donne les sueurs froides et la nausée. le scandale d'Etat de la pédophilie au sein de la toute puissante Eglise d'Irlande, une institution qui règne sans partage depuis des décennies sur le monde scolaire, sanitaire et social de ce pays dénoncé dans "Il n'est pire aveugle" est gigantesque : 1300 prêtres impliqués, plus de 9000 plaintes , des milliards d'euros d'indemnisation et tant de cas non traités faute de preuves.
L'auteur a choisi de donner la parole à un jeune homme qui fait sienne une « vocation » suggérée par sa mère et qui tout au long du livre nous donnera la version de surface, celle dans laquelle les victimes du non-dit, de la lâcheté, de la peur du scandale se reconnaîtront. Naïveté, lâcheté, ignorance, absence d'expérience, défaut d'information ? on est parfois consterné de l'aptitude d'Odrian à ne pas voir, à justifier, à concéder, à tolérer… Lorsque lui-même sera confronté au désir et que ses convictions vacilleront, ses yeux se décilleront et les dégâts que son attitude jusque-là consensuelle a couverts ne pourront plus être tus.
Malgré de nombreuses et opaques références culturelles ou historiques, qui échappent au lecteur non-irlandais, et alourdissent le propos parfois, j'ai beaucoup aimé ce roman, dont la construction joue intelligemment de la chronologie. L'auteur n'hésite pas à livrer les dessous nauséabonds de ces affaires ignobles et à accuser les hautes autorités ecclésiastiques, jusqu'aux papes eux-mêmes, soupçonnés d'avoir su et maintenu, contraints ou pas, le couvercle ! En refermant ce roman, lecture éclairante qui ne devrait pas vraiment susciter de nouvelles vocations, on est juste avide d'un immense coup de balai dont on sait, au vu des affaires de pédophilie révélée depuis au sein de l'Eglise de France, qu'il n'est pas encore d'actualité.
