Filles de la mer

Il s'agit d'une alternance de deux destins tragiques, du récit de vie de deux soeurs ayant été séparées, l'une voulant par cette rupture protéger l'autre, qui souffrira néanmoins, car l'histoire de la Corée est semée de drames.
Ce roman m'a un peu fait penser au "Lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux"; nous ne sommes évidemment pas dans la même zone géographique mais nous assistons impuissants à la souffrance de ces femmes qui cherchent pourtant à rester dignes.
La fin m'a déçue mais je ne peux que saluer ce roman qui dévoile un pan inconnu de l'histoire et rend hommage à ces femmes inconnues.

Certains estiment apparemment qu'entre 50 et 200 000 femmes coréennes ont été kidnappées piégées ou vendues comme esclaves sexuelles pour et par l'armée japonaise durant la période de colonisation de la Corée par le Japon ! Seules 44 survivantes sud-coréennes étaient toujours en vie au moment de l'écriture du livre. Ce ne sera que beaucoup plus tard, en 2015, que les 2 pays annonceront un accord "historique" au sujet des ..."femmes de réconfort" pour enterrer ce passé .
C'est sur cette toile de fond que se déroule ce roman. D'un coté Emi, la plus jeune, et Hana l'ainée qui se sacrifiera en se livrant aux soldats japonnais afin que ceux ci n'embarquent pas sa petite soeur. Elle sera emmené loin de son pays pour être l'objet des militaires.
Premier roman de l'autrice d'origine sud-coréenne qui a du entendre ces histoires lors de son enfance au milieu de femmes qui ont connu ce malheur.
La part du récit de la vie d'Hana tout au long de sa souffrance est vraiment poignant et du coup les premiers chapitre de la vie d'Emi paraissent un peu fades. Content de l'avoir lu mais sans plus.

Excellent roman qui met en relief une réalité historique passée trop longtemps sous silence. Scènes terribles qui accentuent l'horreur de la guerre mais des personnages attachants et bouleversants. Un roman qui vous marque.

26/02/2021 : 317 jeunes collégiennes ont été enlevées au Nigeria par l'armée .... pour en faire quoi ? Où ces fillettes ont-elles été emmenées par les soldats ?
L'histoire ne s'arrête donc jamais ??? Je suis bouleversée, et folle de colère .
Et tellement impuissante

Un roman poignant qui s'inspire de faits réels. Sa lecture est difficile de par les éléments abordés mais ce livre se dévore.

Voici un livre très dur. C'est l'histoire d'Hana, une fille de la mer, une haenyo,habitant Jeju une île au Sud de la Corée. Elle se fait enlever en 1943, à 16 ans, sous les yeux de sa petite soeur Emi et devient quelque part en Mandchourie une de ces filles de réconfort pour les soldats japonais. En parallèle et en alternance il y a des chapitres sur sa soeur, Emi qui vit encore 2011 et qui porte le poids de son chagrin et sa culpabilité et qui cherche encore un signe de vie de sa soeur. Ce roman se lit d'une traite même si les chapitres sur Emi sont plus faciles à lire. J'ai appris tout un pan de l'Histoire que j'ignorais. Il fait partie de ces livres qui marquent.

Un livre très dur sur les jeunes filles coréennes envoyées comme filles de réconfort/prostituées aux Japonais. J'ai été honorée de découvrir la culture haenyeo, société matriarcale de plongeuses.
L'autrice dénonce le viol comme arme de guerre, à travers un discours militant. Cependant, les scène de viols et violence sont très (trop) nombreuses et on peut se demander quel est l'intérêt de le montrer autant.

C'est un récit très intéressant sur la guerre peu connue qui a opposé la Chine au Japon, avant que la 2e guerre mondiale ne s'en mêle. L'autrice écrit la vie de ses grand-mères comme un devoir de mémoire. En tant que lectrice, je suis touchée de pouvoir partager cette intimité, et de partager à mon tour ce devoir de mémoire commun à toutes les femmes en temps de guerre.

1943 , sur l"île de Jeju (île Coréenne annexée par le Japon) . , Hanna, 16 ans, perpétue la tradition des Haenyo , plongeuses en apnée. Un jour,afin de sauver sa petite soeur Eli,elle se livre aux soldats japonais se promenant sur la plage. A partir de cet instant, elle va devenir "une femme de réconfort". Derrière cet euphémisme, se cache la réalité d'une vie de prostituée forcée.
On compte souvent les victimes d'une guerre en nombre de morts. On oublie les autres, celles qui ont perdu un être cher, celles à qui on a tout pris, même leur dignité, celles dont à ôté toute part d'humanité et qu'on a traité comme des objets.
La force de cet ouvrage , c'est de redonner leur dignité à ces femmes. C'est porter à notre connaissance d'occidentaux ce pan de l'histoire japonaise et coréenne. C'est nous rappeler que , malheureusement, ce sujet est toujours d'actualité dans d'autres pays, dans d'autres conflits.. le récit des conditions de vie est insoutenable, le nombre de viols subits dans la même journée terrible, le silence de l'empire japonais sur ce crime de guerre honteux..
C'est un livre dont on pardonne les quelques maladresses de style et certaines longueurs car il redonne vie dans la mémoire collective à ces milliers de femmes dont l'Homme a bafoué l'existence. Je l'ai refermé en ayant appris beaucoup de choses et en ayant la certitude de ne jamais oublier l'histoire de ces "femmes de réconfort ".

Dire que c'est un bon livre, oui si l'on s'attache à l'écriture. Lorsqu'on évoque la 2de guerre mondiale on pense nécessairement à l'Allemagne nazie et ses horreurs. Que dire d'autre que toutes les guerres sont affreuses et celle sino-japonnaise ne l'est pas moins. Ont toujours existé les BMC (bordel militaire de campagne) où que se passe un conflit. En Mandechourie aussi. L'horreur décrite par l'auteur est d'autant plus violente que le Japon ne reconnaît toujours pas ces crimes commis contre ces pauvres Coréennes. Édifiant.

Lu en 2019 (lors de la sortie en poche du livre). le premier roman de l'auteure américaine (d'origine sud-coréenne) est une fiction construite sur les bases d'une effroyable et bien réelle tragédie humaine. Un ouvrage que j'ai d'avantage apprécié pour le fond (réalité historique) que la forme (roman choral).

L'acte sexuel était censé donner "force et courage" aux combattants de l'empereur... le viol est toujours une arme de guerre. N'oubliez JAMAIS !!
Filles de la mer raconte cette effroyable exploitation humaine que fut celle des "femmes de réconfort" : près de 200 000 jeunes filles et femmes kidnappées par l'armée japonaise, principalement en Corée, en Chine et aux Philippines. Ainsi s'est constitué cet immense réseau d'esclaves sexuelles destinées aux soldats, réparties dans de sordides maisons de passe - gratuite - à travers les territoires occupés.

[ NB : en 2015, près de 70 ans (!) se sont écoulés avant que le Japon demande pardon officiellement à la Corée du Sud, et accepte d'indemniser les rares survivantes d'une tragédie sans nom. Honte, culpabilité et déshonneur... C'est ce qui a muré dans le silence des milliers de femmes pendant plus de 45 ans, jusqu'au courageux témoignage (en 1991) d'une certaine Kim Hak-sun, enlevée à l'âge de 16 ans à l'époque des faits !]