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Critique de gromit33


Lu dans le cadre de la sélection 2021 des 68.
Un roman social qui se passe en Lorraine et nous parle, comme pour "les nuits d'été" de Thomas Flahaut (autre roman sélectionné) des travailleurs dans les usines et aussi des travailleurs frontaliers.
Un premier roman qui m'a fait penser aux films sociaux de Ken Loach et Robert Guédiguian pour le côté "groupe social" qui essaie de s'entraider et d'améliorer leur vie et celles de leurs familles et voisins ; Nous sommes dans un quartier de la ville de Vilerupt, prénommée la petite Italie car il y a encore beaucoup d'ouvriers d'origine italienne. de belles scènes dans les cuisines de la vieille voisine qui fait nounou et avec qui la petite Zoé parle italien et les scènes de cuisine italienne.
Ce texte est peuplé de portraits de personnages touchants, que ce soient les personnages principaux ou secondaires.
L'auteur nous parle de la situation actuelle de régions industrielles et leur mutation. Les mines ont été fermées, le travail a changé, de nouvelles usines ont été implantées, puis vendues et revendues, par des coréens (comme celle de Daewo) ou par les allemands (comme Rosegrund, mais celle ci va sûrement être démantelée et le personnel attend le résultat de négociation).
Ce roman est jalonné de scènes dignes de tragicomédies sociales, digne du cinéma réaliste italien : course des caristes digne d'un circuit de courses automobiles, plaisanterie de ces mêmes caristes qui aiment déplacer la voiture du directeur dans les immenses parkings de l'usine, une distribution style gilets jaunes avant un démembrement sauvage de l'usine, au mois d'août mais aussi des moments et des actions collectives solidaires (ou beaucoup d'humour aussi entre voisins de jardins ouvriers !!)
Des portraits de vieux ouvriers qui avaient travaillé dans les mines, des nouveaux ouvriers (caristes, ouvriers et ouvrières à la chaîne ou de nouveaux prolo, comme Nordine qui a trouvé un emploi dans une banque du Luxembourg, mais comme lui dit un copain il est un prolo du Luxembourgeois car "vous avez juste toqué nos bleus de travail contre des costards cravates".
Puis le portrait du personnage principal : Figuettte, un jeune père qui se retrouve seul avec sa jeune enfant Zoé, car sa jeune épouse, Moïra, jeune fille border line, est une fois en fugue, elle est partie sans donner d'adresse, sauf quelques messages sur sa page facebook. Cet homme va essayer d'attendre, d'espérer le retour de son épouse, il va créer un monde féerique pour sa fille. Il a toujours été créatif, en créant des mondes parallèles, il proposait des soirées thématiques à Moïra et là il crée un monde féerique, digne des contes de fées pour les vacances de sa fille. Un monde fait de pacotille mais où de vraies aventures peuvent se passer.
Un premier roman qui m'a beaucoup touché et qui m'a ému par des scènes touchantes et des personnages si réels qui essaient de survivre dans ces sociétés qui changent trop vite.
Un texte aussi d'espoir collectif malgré tout ce qui peut arriver dans ces régions abandonnées. L'amitié, la solidarité, les débrouilles, la poésie, la féerie au quotidien permettent de continuer à avancer.
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