AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Shenandoah


Second tome de la trilogie des Amazones Libres, ce livre nous propose un double choc culturel. Alors que Magda entre en apprentissage chez les Renonçantes, Jaelle épouse Peter et doit s'adapter à la vie en zone terrienne.

Dans le tome précédent, j'avais souligné la qualité de l'évolution de nos deux personnages principales. Ici, l'histoire continue sur cette bonne lancée avec Magda, qui apprend beaucoup de ses erreurs et change énormément tout au long du roman. En revanche, c'est malheureusement une catastrophe en ce qui concerne Jaelle, et la faute en revient surtout à Peter.

Je n'avais déjà pas trop apprécié Peter dans La Chaîne Brisée, mais n'ayant pas beaucoup de souvenirs de la Maison des Amazones, je lui avais laissé le bénéfice du doute. Ici, il devient rapidement clair que Peter est un manipulateur de la pire espèce, qui ne pense qu'à son propre intérêt (son côté terrien), tout en ayant un comportement de bon gros macho (son côté ténébran). Bref, il combine le pire des deux mondes, et Jaelle passe du coup pour une imbécile à essayer de pardonner et de recoller les morceaux quand le lecteur a déjà compris depuis dix chapitres que la meilleure chose qu'elle puisse faire est de partir en courant.

Cette passivité est totalement contraire au caractère de Jaelle tel qu'on le perçoit dans le tome précédent, et elle fait du sur place durant la plus grande partie du roman. La curiosité de voir l'organisation de l'Empire Terrien par les yeux d'une étrangère s'estompe assez vite pour laisser place à l'ennui, voire à l'énervement. Et hélas, crier sur les personnages d'un livre ne les aide pas à prendre les bonnes décisions...

Heureusement, les chapitres du point de vue de Magda sont très prenants et viennent compenser ceux de Jaelle. La découverte du fonctionnement et des règles des Renonçantes est très intéressante, et la persévérance de Magda en dépit des difficultés rend le personnage très sympathique.

Dans ce tome, Marion Zimmer Bradley continue ses réflexions sur le féminisme et le genre en général, tout en ajoutant une exploration de l'homosexualité féminine, ce qui a sans doute dû être une petite révolution à la parution du livre, dans les années 80.

Au niveau de l'histoire, j'avais dit dans ma critique du tome précédent qu'il était possible de lire le diptyque L'Épée Enchantée / La Tour Interdite avant de lire celui-ci. Je savais que des événements de ces livres étaient cités ici, mais je ne me souvenais plus que c'était aussi présent. Ainsi, si vous lisez ce tome et que vous vous posez des questions sur Andrew Carr et la Tour Interdite, c'est dans le diptyque qu'il faudra aller les chercher.

En conclusion, ce fut une lecture agréable, mais qui aurait pu être excellente si l'auteur n'avait pas laissé Jaelle s'embourber dans cette histoire assez pénible. Malgré tout, ce tome lance des pistes pour la suite, notamment en ce qui concerne les relations entre les terriens et les ténébrans, et est donc particulièrement intéressant de ce point de vue.
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}