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Critique de LaFeePetee


Publié tout d'abord en deux tomes, Les Dames du lac et les Brumes d'Avalon, je les découvrais à à peine 14 ans. Les éditons Pygmalion sortent un intégral en 2016.
C'est l'histoire du Roi Arthur, de la Table Ronde et des Celtes. L'écriture envoûtante de Marion Zimmer-Bradley est parfaite pour conter cette légende. Elle vous emporte loin, très loin dans l'Histoire de l'ancien Peuple, dans les rites et croyances des Prêtresses au croissant de Lune et vous enveloppe de brumes, celles de l'île d'Avalon. On découvre la Cornouaille, Tintagelle, Camelot et la beauté sauvage des lieux vous séduit instantanément.
On fait connaissance avec Arthur, enfant sur qui ont projette de grands dessins. Celui d'être le futur roi, mais surtout le Roi qui unifiera les peuples. Parce que la religion chrétienne grignote lentement le pays et dans sa faim, efface petit a petit les traditions magiques et séculaires. On apprend comment les Chrétiens se sont approprié les anciennes fêtes et divinités païennes, stratagème habile pour soumettre un peuple sans risque de révolte, On comprend l'origine de beaucoup de nos rituels et le parfum de paganisme qu'ils revêtent encore aujourd'hui à quelques chose d'enivrant. On suit la lente érosion des croyances gaéliques sous le symbole des Brumes qui éloignent l'île d'Avalon pour faire place à celle des moines de Glastonbury. Et votre coeur se serre, votre estomac se noue, parce que tout cela semble injuste. L'on saisit toute la richesse que nous perdons en oubliant la Grande Déesse.
Les Dames du Lac, c'est la légende arthurienne racontée du point de vue des Celtes et surtout L Histoire contée par des femmes. Je crois n'avoir jamais lu d'autre livre avec tant de symboles féminins rassemblés dans une même histoire. Toute les petites filles, toutes les femmes, devraient pouvoir rencontrer ces héroïnes. Pour s'identifier, pour embrasser la complexité féminine, pour accepter ou rejeter ses différentes facettes et pour, finalement, être fière d'être Femme.
Viviane, Grande Prêtresse imperturbable qu'on admire et déteste tout autant. Morgause, jalouse haïssable à qui l'on s'attache malgré tout. Igerne, femme forte, indépendante et complexe. Guenièvre, péronnelle naïve que j'ai eu envie de gifler à chaque page. Nimue dont l'isolement pieux vous touche profondément. Elaine, fascinante Elaine dont on ne sait plus si elle manipule ou est manipulée. Et puis Morgane... Morgane, la demi-soeur d'Arthur, Morgane la Fée, Morgane la tentatrice, la fille fragile, la Prêtresse, la Lune, la mère, l'amante, la traîtresse, l'amie. Morgane qu'on admire, qu'on maudit, qu'on aime sans condition...
Si les femmes sont à l'honneur dans ce roman c'est parce que La Déesse Mère est le culte en vigueur chez l'ancien peuple. Parce qu'elle est Gaïa, la Terre, la Lune, la fertilité. Mais l'ancien peuple croit également en l'équilibre de toute chose et les figures masculines ne sont pas en reste.
Les hommes sont tout autant malmenés que mis en avant dans L Histoire. Tiraillés par leur destin ou leurs sentiments, ils luttent, bravent, s'imposent ou faiblissent tout autant que ces dames. L'on découvre un Arthur émouvant, humain, loin du symbolique Roi imperturbable qu'on a pour l'habitude de nous vendre. Si Arthur assume parfaitement sa destinée, ce n'est pas sans sacrifice, doute et souffrance. On suit Gauvain, Mordred, Gorlois et Merlin... Oubliez toutes les représentations de ce vieux barbu sage dont on nous gave. Merlin est bien plus que cela, il est Patriarche, il est le Secret, il est le Savoir, tantôt solaire, tantôt obscure, Divin et profondément Humain...
Lire les Dames du Lac c'est ouvrir la porte à toute une culture, à un monde aussi vieux que le Monde et à une richesse inégalable.
Lien : http://blog.fnac.ch/livres/o..
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