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Critique de Eric76


Depuis le VIème siècle, on ne compte plus le nombre d'auteurs qui se sont attaqués à la légende Arthurienne. Une légende tenace qui s'adapte aux us et coutumes des époques qu'elle traverse.
Marion Zimmer Bradley fut la première à raconter l'histoire des chevaliers de la table ronde à travers le regard des femmes. Ce sont elles, dans ce premier tome, qui tiennent le premier rôle. Et quelles femmes ! Ygerne, Morgause, Vivianne, Guenièvre (insupportable, celle-là !), la fée Morgane. À l'exception de l'enchanteur Merlin et du barde Kevin, les hommes paraissent bien pâles comparés à elles, malgré leurs grosses voix et leurs grandes épées. Ils joutent, ils partent combattre le saxon, ils baffrent, pratiquent l'amour courtois, parlent haut, mais au bout du compte, ils servent les desseins tortueux de leurs majestueuses compagnes.
Tandis que les légions romaines se retirent ou plutôt s'évanouissent, c'est à travers leurs yeux, leurs stratagèmes, leurs espérances, leurs drames, et leurs craintes aussi, que se construit dans la souffrance le royaume d'Arthur, Haut-Roi de Grande Bretagne.
Cet extraordinaire roman est aussi la chronique de la mort annoncée du vieux Peuple et des Fées contraints de renoncer à leurs croyances sous les injonctions des chrétiens.
On ressent une grande mélancolie, presque une souffrance, dans la description du vieux monde qui ploie l'échine sous les trahisons, qui bat en retraite face à la morne et grise certitude des prêtres.
Les vieux rites sont progressivement remplacés par des fêtes chrétiennes et l'Île d'Avalon, haut lieu des anciennes croyances, se dissimule dans les brumes. Les druides la rendent d'ailleurs inaccessible, sinon par la magie ou les rêves.
J'ai été très impressionné par le lyrisme de l'autrice quand elle décrit ce monde à l'agonie obligé de louvoyer pour essayer de survivre.
Le second tome sera probablement consacré en partie à la revanche de la fée Morgane. Mais nous savons tous, plus ou moins, comment l'histoire se termine, n'est-ce pas ?
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