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Critique de MonPetitBookan


Il est difficile de décrire le plaisir de retrouver la plume d'Alma Brami dans ce roman si intense, tant sur le fond que sur la forme.

Phrases succintes, hâchées, enchainées et bientôt déchainées. Ponctuation rare, inutile.
Ici, c'est le souffle court et le coeur qui bat (de plus en plus vite au fil des pages) que l'on dévore "Ils sont moi, je suis eux".

Vite, vite, la mère se hâte de préparer, ranger, anticiper et programmer. Vite, car la vie n'attend pas et les journées défilent, vite, car demain ses enfants auront grandi, seront trop grands, et tout ce qu'elle s'acharne et s'échine à construire pour eux n'aura plus la même valeur.
D'eux, on ne sait pas grand-chose, un garçon et une fille. Pas de prénoms ? Pas de prénoms.
Il faut attendre quasiment la moitié du roman pour découvrir celui de la mère, Sonia : elle non plus n'a pas tellement d'identité. Elle est mère, elle est leur mère, une mère qu'elle rêve parfaite, dévouée, épuisée à la tâche mais tenant bon "pour leur bien". Hum.

Et puis il y a Milou, la mère de la mère. On est toujours l'enfant de quelqu'un, mais entre ces deux-là c'est tendu. Il y a des rancoeurs, des non-dits ou des points de suspension. Il y a quelque chose à réparer, et tout n'est pas toujours réparable. Milou aime ses petits-enfants, mais ses passages auprès d'eux sont furtifs et superficiels.

Ce rythme haletant maintient sous pression assez rapidement dans le texte et jusqu'à sa dernière ligne.
Le tour de maître de l'autrice consiste à nous faire regarder et comprendre la situation quasiment d'un extrème à l'autre entre le début et la fin de l'histoire : on passe de l'admiration pour cette mère si impliquée, à la tristesse de la voir s'enfoncer dans une voie sans issue, puis à la terreur que suscitent ses réactions et comportements maltraitants.
C'est fort. Très fort.

Un très grand merci aux éditions @mercuredefrance pour cet envoi et à Alma Brami pour ses prouesses littéraires 🔥

  《La phrase à retenir》
"Ils n'ont pas de prénoms, vos enfants?
Ils sont moi, je suis eux. J'aurais dû être ma mère, je me serais bien lccupée de moi. Être la fille de mes enfants."
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