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Critique de Unhomosapiens


Je viens de lire mon deuxième livre de Richard Brautigan. Comme pour son recueil de poèmes « Il peut en amour/journal japonais », j'ai littéralement été envoûté par ses textes. C'est un recueil de nouvelles, parfois de simples constatations de quelques lignes avec très peu de narration, comme s'il voulait saisir un instant fugace, une émotion, avant qu'il ne s'échappe. Parfois, ce sont des observations du réel si lucides, prégnantes, des descriptions de personnages à peine aperçus comme cette femme dans le métro de Tokyo (« L'irrévocable tristesse de son merci beaucoup »), qui nous remplit soit de tristesse, soit d'émerveillement et de naïveté à l'image d'un enfant, comme dans sa nouvelle « Melon pour chat ». Parfois on atteint le burlesque et l'absurde et ses références répétées à Groucho Marx ne sont pas anodines. Brautigan ne laisse pas indifférent. Assimilé au courant de la Beat Generation, il ne cesse de prendre le contre-pied du conformisme et du consumérisme de la culture américaine. Il ne parvient pas à s'adapter à cette culture dominante. C'est ainsi qu'il donne souvent le point de vue imaginaire d'un objet où d'un animal, pour mieux ridiculiser et stigmatiser les habitudes de l'american way of life. Ce qu'on pourrait prendre pour de la mièvrerie se révèle plutôt être de la contestation et de la dénonciation.
Je suis allé faire un tour sur le site de la page de la « nouvellerevuemoderne.free.fr » qui lui est consacrée pour en savoir un peu plus sur le personnage. C'est sans étonnement que l'on apprend que Brautigan, rejeté par son lectorat, finit seul dans l'alcool et se suicide à 48 ans. Son mal de vivre, sa vie en marge de la société, devait être particulièrement difficile à assumer après sa brève gloire.
Je relirai ce livre et d'autres de cet auteur car je partage à peu près son point de vue sur la société. Ses points de vue sont les miens. Et j'adore sa façon d'écrire.
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