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Critique de Ogrimoire


Avec ce genre de livre, avec ce genre d'histoire, c'est tout ou rien. Et, là, autant le dire tout de suite, il ne s'est pas passé ce qui était attendu…

Marceau m'a paru à la fois perdu et totalement déconnecté. Franchement, j'admire Anne-Marie, qui lui ouvre sa porte, je n'oserai pas affirmer que j'aurais fait pareil. Rien de rassurant chez ce type, visiblement sérieusement abîmé par la mort de son frère et la désagrégation familiale.

Ruben et Schwartz ne donnent pas l'impression d'être beaucoup plus équilibrés. le premier, même quand il ne fume pas, ne semble pas être réveillé, réveillé. Avec Schwartz, ils s'introduisent dans des lieux abandonnés, ils font du vélo dans Paris. Et puis il est rongé par une culpabilité que l'on comprend… en partie.

Schwartz, lui, vole, deale, avec un rêve en tête : le Cambodge, pour rejoindre d'autres compagnons de fortune… à qui on n'aurait pas envie de confier grand chose, et en tout cas ni argent, ni objet de valeur, de peur qu'ils ne disparaissent avec.

Il n'y a guère que les personnages féminins qui ont l'air équilibrés et normaux, dans ce livre. Anne-Marie, qui a aimé le père de Marceau, qui a espéré qu'il quitte sa femme, mais qui l'a vu s'éloigner petit à petit. Et qui semble avoir reporté, sans savoir elle-même pourquoi, une partie de cet amour sur Marceau, parce qu'il lui ressemble, et parce qu'il l'émeut.

Et puis Louise. Mais, finalement, on ne sait pas grand-chose de Louise. Elle traverse cette histoire en en portant une partie du poids, mais sans que l'on sache réellement d'où elle arrive ni où elle va. Elle est le point fixe de Ruben. Comme si elle s'oubliait dans ce rôle, ingrat s'il en est.

Et puis il y a une écriture. Qui parfois nous emporte, avec une fulgurance ici, un éclair là, et qui parfois nous laisse sur le bord du chemin. Dans la citation en haut de cette chronique, je n'ai pas su déterminer si les lampadaires sont des toucans réincarnés. Je ne comprends pas l'image. Et ce livre m'a fait globalement cet effet là : j'ai vu défiler des images sans les comprendre, sans qu'elles m'emportent. Pour ceux qui entreront dans cette histoire, ils auront sans doute l'impression d'un voyage onirique dans un Paris mystérieux. Moi, j'ai vu défiler chaque rouage, chaque boulon, parce que je n'avais pas autre chose à quoi me raccrocher. Quand on reste sur le bord du chemin, quand on ne parvient pas à décoller avec l'auteur, quand on passe à côté, il n'y a qu'une chose à dire : ce livre n'est pas pour moi.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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