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Yasha Breen (Autre)
EAN : 9782889441563
220 pages
Slatkine et Cie (20/08/2020)
2.88/5   17 notes
Résumé :
Marceau a une passion inavouable : il suit des inconnus dans la rue. Il aime découvrir leurs secrets, percer à jour leurs habitudes. Il les “accompagne”. Il ne fait rien de mal, mais il évite juste de le leur dire, ils ne comprendraient pas.
En ce moment, Marceau accompagne Louise. Louise prie dans les bus quand elle en a le temps. Son frère, Ruben, ne trouve aucune bonne manière d’occuper le sien. Schwartz, le coloc’ de Ruben, vole un peu, à droite, à gauch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ce genre de livre, avec ce genre d'histoire, c'est tout ou rien. Et, là, autant le dire tout de suite, il ne s'est pas passé ce qui était attendu…

Marceau m'a paru à la fois perdu et totalement déconnecté. Franchement, j'admire Anne-Marie, qui lui ouvre sa porte, je n'oserai pas affirmer que j'aurais fait pareil. Rien de rassurant chez ce type, visiblement sérieusement abîmé par la mort de son frère et la désagrégation familiale.

Ruben et Schwartz ne donnent pas l'impression d'être beaucoup plus équilibrés. le premier, même quand il ne fume pas, ne semble pas être réveillé, réveillé. Avec Schwartz, ils s'introduisent dans des lieux abandonnés, ils font du vélo dans Paris. Et puis il est rongé par une culpabilité que l'on comprend… en partie.

Schwartz, lui, vole, deale, avec un rêve en tête : le Cambodge, pour rejoindre d'autres compagnons de fortune… à qui on n'aurait pas envie de confier grand chose, et en tout cas ni argent, ni objet de valeur, de peur qu'ils ne disparaissent avec.

Il n'y a guère que les personnages féminins qui ont l'air équilibrés et normaux, dans ce livre. Anne-Marie, qui a aimé le père de Marceau, qui a espéré qu'il quitte sa femme, mais qui l'a vu s'éloigner petit à petit. Et qui semble avoir reporté, sans savoir elle-même pourquoi, une partie de cet amour sur Marceau, parce qu'il lui ressemble, et parce qu'il l'émeut.

Et puis Louise. Mais, finalement, on ne sait pas grand-chose de Louise. Elle traverse cette histoire en en portant une partie du poids, mais sans que l'on sache réellement d'où elle arrive ni où elle va. Elle est le point fixe de Ruben. Comme si elle s'oubliait dans ce rôle, ingrat s'il en est.

Et puis il y a une écriture. Qui parfois nous emporte, avec une fulgurance ici, un éclair là, et qui parfois nous laisse sur le bord du chemin. Dans la citation en haut de cette chronique, je n'ai pas su déterminer si les lampadaires sont des toucans réincarnés. Je ne comprends pas l'image. Et ce livre m'a fait globalement cet effet là : j'ai vu défiler des images sans les comprendre, sans qu'elles m'emportent. Pour ceux qui entreront dans cette histoire, ils auront sans doute l'impression d'un voyage onirique dans un Paris mystérieux. Moi, j'ai vu défiler chaque rouage, chaque boulon, parce que je n'avais pas autre chose à quoi me raccrocher. Quand on reste sur le bord du chemin, quand on ne parvient pas à décoller avec l'auteur, quand on passe à côté, il n'y a qu'une chose à dire : ce livre n'est pas pour moi.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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S'il est un livre à lire dans le silence de vos nuits, c'est celui-ci. S'il est un livre qui borde le coeur de tendresse, dans l'amplitude d'une aube nouvelle, le voici, « Château-charbon » de Yasha Breen. Citadin, contemporain, ce récit est le papier calque d'une émotion qui s'échappe par la porte des existences à peine nées. Marceau est le protagoniste majeur d'une histoire déchirante. Sociologique, psychologique, elle fait la part belle à de jeunes adultes. Plus que cela, acide, vive, tourmentée, urbaine, imprévisible elle est un aimant. On ne lâche rien. « Nouveau monde, grande joie, petite effraction. « le Nouveau Monde, la lumière, Schwartz, plein de pigeons et moi. » Dans cet immeuble, vide, gris, angoissant, Marceau est avec Schwartz, défiant les interdits, usine agonisante. Affronter ses démons. Marceau, fragile, vulnérable, dont le petit frère est décédé sous ses yeux sans qu'il n'ait bougé d'un cil, et pour cause. Marceau est en proie à la souffrance. Habitacle rugueux, mélancolique. Un père parti, une mère dépressive, Marceau a un tuteur, de l'argent chaque mois donné par ce dernier. Il ne travaille pas ; il passe ses nuits à suivre les autres dans les rues. Il cherche à savoir leurs tracés de vie, boussole rassurante, pieds sur terre. Qui est Marceau ? Un jeune homme, ombre, regard insistant, main tendu, rivages d'incertitudes. La trame est belle. Si belle, qu'elle octroie la pleine lune dans les turbulences âcres d'une ville anonyme, incertaine, fluide. Marceau est là, dompteur des êtres qui déambulent dans Paris. le filet se resserre. Marceau attire les vents contraires, cette jeunesse en proie à la délinquance : Schwartz, fil d'Ariane qui mène au Château Charbon, lieu cosmopolite où règnent les associations musicales, de Yoga, de sports, etc. « le Château Charbon » est le lieu des retrouvailles apaisées, un château, auberge espagnole. « le vieux radiateur pouvait tomber en rade, les machines à laver pouvaient s'arrêter de tourner. Velly était là….Il veillait au grain. Il était garant de lien, porteur d'histoire, de douceur, de mélancolie. » « La presse, les infos, l'actualité, en général n'avaient pas de cité au château. On estimait qu'on méritait mieux, ça ne collait pas à notre féérie. » L'écriture est soudée dans l'histoire, honorable, elle apaise, octroie cette intelligence de modestie, de magnanimité. Ce roman est l'empreinte même, fossilisée, des profondeurs d'une ville avec Marceau en toile de fond. Tout est parfaitement digne, orchestré, réfléchi. On ressent les frissonnements de Marceau, de Schwartz, de Ruben. Ce roman est à l'instar d'une rivière gorgée de courants, de suspens. C'est une ode aux déracinés des coeurs, des meurtris, des solitaires, des enfermés de l'intérieur. On aime Marceau de toutes nos forces. Les existences s'entrelacent, s'interpellent. « Château Charbon » est bouleversant, profond. C'est une véritable surprise littéraire. Un livre atypique, formidable, loyal et tragique. Publié par les majeures Editions Slatkine & Cie.
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J'ai reçu « Château charbon » de Yasha Breen édité chez Slatkine & Cie lors de la dernière Masse Critique Babelio.
Je ne m'attendais à rien et j'ai été séduite par la plume de l'auteur et par la profondeur de ses personnages.
Marceau est atteint d'autisme. Il vit seul, il ne travaille pas alors il se promène dans Paris. le jour, la nuit. Il aime accompagner les gens à leur insu. Quand Marceau est touché par une personne il la suit sans se faire voir, c'est sa manière à lui de se faire des amis. Il observe, écoute, imagine et en général cela suffit à son bonheur. En ce moment, il suit une jeune femme rousse qu'il a rencontré dans le bus. Il l'a surnommée « la fille du bus ».
En parallèle, nous suivons Schwartz et Ruben qui vivent en colocation. le premier est un petit dealer de weed doublé d'un petit voleur de doudounes de marque et de disques durs qu'il revend à prix d'or et le deuxième un bibliothécaire taciturne. le premier rêve de créer son club de plongée au Cambodge et l'autre ne rêve pas. Il survit.
Le quatrième personnage de ce bouquin et non le moindre c'est le château. Un hangar désaffecté trônant en périphérie de ville, une sorte de squatt associatif culturel et sportif.
A l'aide d'une plume habile et délicate, l'auteur tissera les liens qui unissent ces différents protagonistes.
Ce roman est atypique et bouleversant. C'est à la fois une histoire très noire et un hymne aux personnes pas comme les autres.
Ce récit est un instantané de vie. La vie tragique de jeunes gens à la fois désoeuvrés et avides de vivre et d'aimer. Paris en toile de fond. La musique est elle aussi très présente : Brian Eno, Vangelis, Plaid…
Je ne sais pas pourquoi mais ce roman m'a emportée… malgré une fin un peu expédiée à mon goût.
C'est un très bon premier roman !
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Qu'il m'est difficile d'écrire un avis sur Château Charbon pour la simple raison que je ne l'ai pas compris. Jusqu'à maintenant, j'ai adoré tous les livres que j'ai lus de la maison d'édition Slatkine & Cie, mais je suis complètement passée à côté de celui-ci.


En accompagnant des inconnus, dans la rue, Marceau a la sensation de partager une intimité avec eux. Marceau ne leur révèle pas qu'il les suit, il sait qu'ils ne comprendraient pas. Actuellement, c'est le quotidien de Louise qu'il investit. C'est ainsi que sa route croise celle du frère de la jeune fille, Ruben, et celle de Schwartz, le colocataire de ce dernier. Hélas pour lui…


La conclusion est très imagée. J'y ai décelé un sens, mais je ne suis pas certaine, car il n'est pas exprimé, il est dans la suggestion. Peut-être ai-je lu ma représentation des mots de l'auteur, mais qu'en interrogeant dix autres lecteurs, il y aurait dix analyses différentes.


Alors que je me sentais complètement perdue, il m'arrivait même, parfois, de ne pas saisir qui était le personnage concerné dans le chapitre que je lisais. Cependant, je ne me suis pas lassée, car les envolées lexicales m'ont séduite. Certaines m'ont amusée, d'autres m'ont fait saluer le talent de l'auteur qui tourne les mots dans tous les sens. J'ai aimé l'écriture.


Mais, malheureusement, je n'ai pas compris l'histoire et je le regrette sincèrement. Peut-être parce que Yasha Breen m'a laissé trop de liberté dans l'interprétation.


Je remercie sincèrement les Éditions Slatkine & Cie pour ce service presse.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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PERPLEXE 🤷🏼‍♀️
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J'ai du mal à trouver les mots pour vous parler de cette lecture qui me laisse perplexe... Je savais dès le départ que ce roman était polarisant : certains l'ont adoré, d'autres sont restés plutôt indifférent. Pour ma part, je pense être de la seconde catégorie : passée à côté, je n'ai pas compris l'histoire. Peut-être n'ai-je pas saisi toute la subtilité, je ne saurais vous dire. Toujours est-il que ce n'était pas un livre pour moi malheureusement.
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Marceau suit des inconnus dans la rue. Il accompagne les gens. Il invente leur vie, leur histoire, il espère s'en faire des amis mais n'ose pas les approcher. Par contre, et c'est vital, il a besoin de les « accompagner » tous les jours. On va découvrir Louise, Ruben, et les autres. A force de les suivre dans leurs vies, et dans leurs coups foireux, Marceau risque de se retrouver dans de sales draps...
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Je vous rassure, des explications nous sont fournies à la fin du livre. Tout s'emboîte. On comprend pourquoi Marceau agit ainsi. On découvre sa timidité, sa solitude. On voit alors son côté sensible et sa fragilité, sa détresse de ne pas avoir eu de parents présents, qui l'a suivi toute sa vie et a en partie dicté tous ses faits et gestes jusqu'à aujourd'hui.
Pourtant, malgré ces explications, je n'ai pas totalement réussi à justifier tous les actes décris dans cette histoire. Tout est cohérent, mais je pense que je n'ai pas été assez touchée pour y croire complètement.
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N'hésitez pas à le lire si le résumé vous fait envie ! Et surtout, donnez moi votre avis, j'ai très envie de comprendre pourquoi je n'ai pas aimé, et de savoir ce qui vous a plu ! :)
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Elle chante doucement dans la rue, dans les transports. Juste une petite chanson pour elle, et un peu pour moi maintenant. Elle fredonne tout bas, mais je l’entends. J’ai toujours eu une bonne ouïe. Enfant, je mettais des heures à m’endormir parce que j’entendais tous les bruits de la maison, à commencer par la respiration d’Alain. Sa respiration me dérangeait beaucoup. Anne-Marie dit qu’une telle ouïe est extrêmement rare, et que je devrais être fier d’avoir un don pareil. Je ne sais pas si c’est un don, et encore moins si j’en tire une quelconque fierté. Je préfère le don d’accompagner les gens.
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Ce n’étaient pas des larmes de tristesse, ce n’étaient pas des larmes de joie. En suivant ses larmes sur ses joues, j’ai posé les yeux sur sa bouche. Elle remuait, lentement, doucement, d’une manière presque invisible. Sa bouche bougeait, c’est sûr. Comme si elle murmurait quelque chose. Elle avait la bouche pleine de mots, des mots qu’on n’entendait pas. Ensuite j’ai observé ses mains qu’elle tenait jointes sur la rambarde. Il y avait de la pression entre ses doigts. Une pression forte. Elle priait et personne ne le savait. Elle avait les mains pleines d’une prière que personne ne voyait, les joues pleines de larmes que personne ne remarquait, la bouche pleine de mots que personne n’entendait. Elle priait comme ça, assise dans le bus, et personne ne l’a remarquée sauf moi.
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On parle des sortilèges, des lignées de sorciers, des chefs de guerre. Des mariages sous la pleine lune. Des rites de passage. On parle et on rit, entre des masques et des totems, des masques qui ont servi de monnaie d’échange. On passe devant des pointes de flèches. Des bijoux de princesses. Des coiffes de chefs de tribus. Des parures, des plats en cuivre. Des pirogues. Des masques et des totems. Entre les œuvres ils diffusent des chants des îles Salomon. Ça rappelle la musique de La ligne rouge.
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On parle sincèrement, on se dit beaucoup de choses, mais je ne lui dis jamais que je l’accompagne sans qu’il le sache. Parfois, j’en ai envie, mais il ne le comprendrait pas. Les gens ne peuvent pas comprendre ce genre de choses. Anne-Marie me le répète souvent, comme si je ne le savais pas. Elle, ça ne la dérange pas. Je peux l’accompagner sans le lui dire. Mais je sais qu’elle sait. C’est moins drôle. Il lui arrive de remarquer ma présence. Tout le temps, même, je crois.
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Ce qu’il y a de bien aux Galeries, c’est la liberté d’aller et venir entre les stands. La vendeuse ne le regarde pas. Il déplie légèrement son petit paquet. Michael Kors. Il sort la pince et, par à-coups, fait jouer la jonction entre les deux parties de l’antivol. Les deux bouts s’écartent, il coupe au milieu. Il jette les bouts de l’antivol derrière une pile de pulls Saint-James soigneusement pliés.
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