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Critique de Fandol


Fandol
15 septembre 2020
« le mal est puissant mais le bien est plus répandu. »
Par cette simple phrase, Rutger Bregman résume tout son livre : Humanité, une histoire optimiste, livre que j'ai eu la chance de lire grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions du Seuil.
Déjà, le titre de son précédent ouvrage était éloquent : Utopies réalistes. Ici, l'auteur qui est historien et journaliste, développe une brillante démonstration qui m'a fait beaucoup réfléchir au monde dans lequel nous vivons. Maintenant, dès que j'entends un bulletin d'informations, je réagis en disant : « Voilà encore des nouvelles tristes, terribles, tragiques ! » Celles-ci sont systématiquement mises en avant parce qu'on croit qu'elles excitent l'attention alors que les bonnes nouvelles seraient légion.
Il y a beaucoup de choses qui fonctionnent bien sur notre planète mais dont on ne parle jamais. Alors, Rutger Bregman, auteur néerlandais, plonge d'emblée son lecteur dans les bombardements de la Seconde guerre mondiale. Allemands et Alliés se sont acharnés à lâcher leurs bombes sur les populations civiles dans l'espoir de les démoraliser. C'est tout le contraire qui s'est produit. À chaque fois, les gens se sont serrés les coudes, démontrant une résistance typiquement humaine.
Jamais ennuyeuse, la lecture d'Humanité est truffée d'histoires, d'événements, d'enquêtes, tout cela étayé des références nécessaires. L'auteur, pour cela, a accompli un travail énorme de recherche, démontant souvent des conclusions hâtives, non vérifiées, destinées à frapper les esprits et à prouver toute la noirceur de l'être humain.
Pour lutter contre de tels a priori ou contre certaines expériences à succès comme les électrochocs de Milgram. Rutger Bregman ne ménage pas sa peine et c'est passionnant de pouvoir aller au fond des choses et retrouver enfin confiance en notre humanité.
Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs sont à l'honneur et la civilisation en prend un coup mais c'est pour dégager ce qu'il y a de positif en nous. Cette prise de conscience est fondamentale, loin de tout angélisme. Plus nous nous tenons loin des gens, moins nous les comprenons et nous sommes donc prêts pour les haïr. Colonisations, esclavage, génocides, viols collectifs, meurtres, les exemples tragiques ne manquent pas mais l'auteur s'en empare et sa démonstration, si elle est longue, est convaincante.
Bien sûr, la pandémie actuelle pousse au repli sur soi mais attention aux infos et aux réseaux sociaux qui permettent à certains de déverser la haine dans l'anonymat. Rutger Bregman nous invite à faire le bien, cite un peu trop Jésus, mais son chapitre sur Nelson Mandela et les frères Viljoen, hélas méconnus, est admirable.
Il termine son essai par dix préceptes qui ont l'avantage de reprendre l'ensemble de sa démonstration. J'en dégagerai un seul qui m'a intrigué d'abord puis convaincu ensuite : « Tempérez votre empathie, entraînez plutôt votre compassion. » La distinction entre les deux est importante. Surtout, en cas de doute, il faut toujours penser que l'autre vous veut du bien.
Que ce soit dans les prisons ou dans les écoles, la carotte et le bâton, ça ne marche qu'un temps et cela donne toujours de désastreux résultats.
Faire émerger ce qu'il y a de mieux en chacun de nous, prouver que nous sommes d'abord faits pour donner du bonheur autour de nous, Rutger Bregman a parfaitement réussi à le démontrer et j'espère que son livre sera lu par le plus grand nombre.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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