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Critique de FredMartineau


Ce livre n'est pas un livre ! Humanité une histoire optimiste de Rutger Bregman est un médicament, une thérapie de groupe, un remède de grand-mère contre la morosité ambiante.
Pensez donc : il repose, sur le postulat que la plupart des gens sont des gens bien ! Et à partir de cette proposition iconoclaste, l'auteur entraine le lecteur sur la route de la vraie nature de l'homme, débat philosophique jamais tranché, qui oppose encore aujourd'hui la vision hobbesienne et rousseauiste ; d'un côté, il a toujours été fondamentalement mauvais, égoïste, seul le carcan social contient ses penchants destructeurs, de l'autre, il nait bon, mais la société le corrompt.
Dans la première et deuxième partie de l'ouvrage, en partant de la période durant laquelle Homo Sapiens était un chasseur-cueilleur, l'auteur illustre, à partir de faits divers, d'évènements connus ou moins connus de notre histoire, comment la perception de la nature de l'homme est faussée par un biais cognitif entretenu par les élites dominantes, parce qu'il sert leur pouvoir de contrôle sur les masses, soutenu par les médias avides d'informations, de chocs des images, de poids larmoyants de témoignages, qui s'ils sont réels, n'en demeurent pas moins des récits exceptionnels ; par des chercheurs en sciences sociales ou en psychologie, qui furent sous les feux de la rampe à la fin du vingtième siècle, comme Zimbardo ou Milgram dont les résultats des expériences s'avèrent aujourd'hui avoir été bidonnés par leur désir de gloire et de reconnaissance. On pourrait rétorquer qu'il ne s'agit là, aussi, que de contre-exemples, mais leur saveur universelle a emporté ma raison vers l'argumentation de Rutger Bregman.
Il tente ensuite de nous expliquer pourquoi, si son postulat se vérifie, malgré tout, les mauvaises actions humaines perdurent en occupant trop souvent une place démesurée, — je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec la crise de la Covid-19 —, et quelle pourrait être une société qui s'appuierait sur la bonté plutôt que sur l'égoïsme libéral, sur l'épanouissement personnel plutôt que sur l'apprentissage de la compétition dès le plus jeune âge, sur la gestion démocratique et populaire des biens communs de la planète plutôt que par une élite endogame préoccupée uniquement de la maximisation des profits.
En refermant ce livre, j'ai eu envie d'y croire à nouveau. Et si un monde meilleur était vraiment possible !
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