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Critique de Chantalame
Ce roman a eu d'emblée tout pour plaire : d'abord parce qu'il m'a été offert, à l'occasion d'une opération Masse Critique de Babelio, et aussi parce que la magnifique photo de couverture et le titre prometteur font rêver. L'avoir entre les mains invite au premier regard à imaginer la suite ou à se plonger dans des souvenirs. L'imaginaire est en route. Cet agréable moment est un peu comme un apéritif qui ravit les papilles et met en appétit. Il questionne le lecteur : êtes-vous prêt à embarquer ? Oui, car l'aventure ne peut que tenter.
Dans son avant-propos l'auteur, navigatrice dans l'âme et dans la vie, avertit le lecteur : " Ce récit est un roman. Il m'a été cependant inspiré par deux faits différents qui ont titillé mes oreilles au cours de mes navigations. Je les ai cumulés pour n'en faire qu'une histoire, qu'une héroïne ''. Ce qui ne peut qu'inciter le lecteur à être tout ouïe et désirer rencontrer cet être unique aux deux visages.
Une première rencontre a lieu avec Paula, dont les navigateurs se racontaient l'histoire d'un air compassé, de port en port, de mouillage en mouillage. N'ayant pas apprécié les élucubrations que les marins versaient sur son compte et poussée par la curiosité, une navigatrice solitaire, lors d'une escale, va inviter Paula à prendre un verre à bord de son bateau.
Première rencontre et première version de l'histoire de Paula, le récit s'écrit alors à la première personne et ce "je" offre les confidences d'une métisse mexicaine, orpheline de mère à la naissance, délaissée par son père, confiée à Ignacia la cantinière. Adolescente rebelle elle s'enfuira, plongera dans les quartiers sordides du port et de la drogue où elle deviendra dealer. Puis ce sera la plongée et la lente remontée grâce à deux hommes qui croiseront tour à tour son chemin. Deux navigateurs : le premier Tom, gringo lugubre et membre d'une étrange secte, et Jim sexagénaire attendri qui l'aidera à sortir de l'emprise du premier. Deux parcours de vie pour Paula. Deux mariages. Deux bateaux aussi, le Sacred Windows et l'Infinity. Et puis le drame, la mort de Jim.
Il y aura une deuxième rencontre entre Paula et la navigatrice, mais furtive et sans échange.
Une troisième rencontre entre les deux femmes aura lieu quelques années et escales plus tard. Paula réitérera son récit y apportant un éclairage et des éléments nouveaux, moins flatteurs, plus véridiques sûrement. Un éclairage projetant la part d'ombre du récit. Récit qui s'écrit alors à la troisième personne, le "elle" employé permettant une certaine distance avec la subjectivité et l'empathie, comme pour mieux voir et comprendre qui est réellement Paula.
Une ombre sur la mer est un roman où l'aventure nous tient de bout en bout.
L'originalité réside dans cette double histoire qui n'en fait qu'une, un peu comme une pièce de monnaie présente sur une face l'effigie, brillante, qu'on a plaisir à montrer et au dos celle du prix à payer, moins rutilante, que l'on cache. D'un côté Paula nous émeut, de l'autre Paula nous révulse. Et pourtant une seule histoire, une seule personne, une seule vie, avec sa part d'ombre.
Des deux récits lequel préférerez-vous ?
En chacun de nous demeure une part d'ombre. Nous ne sommes aux yeux des autres que ce que nous voulons bien montrer. Comme nous ne voyons chez l'autre que ce que nous voulons voir. On a tous une part de lumière et une part d'ombre en nous.
L'important est d'avancer dans la vie à la lumière de la vérité en sachant qu'elle fera sans doute apparaître une ombre, mais l'ombre ne nous précède jamais, elle est toujours derrière nous.
Les rencontres dans une vie sont souvent déterminantes. Les racines également, un pays, une famille, des parents, des enseignants...
Tout au long de son long parcours chaotique, Paula gardera en elle la force de vie que Nichim, sa mère, lui a insufflée le jour de sa naissance jusqu'à perdre la sienne. Paula restera aussi, malgré les détours, fidèle à la droite ligne transmise par son institutrice. Au bout du parcours l'attendra une re-naissance , elle la matérialisera en choississant le prénom Nichim qui viendra couvrir de son ombre celui de Paula.
Merci à Babelio et à 5 sens éditions de m'avoir permis de découvrir Une ombre sur la mer et Isabelle Briand. Ce roman est son cinquième livre, en attendant un suivant il donne envie de lire les précédents.
Dans son avant-propos l'auteur, navigatrice dans l'âme et dans la vie, avertit le lecteur : " Ce récit est un roman. Il m'a été cependant inspiré par deux faits différents qui ont titillé mes oreilles au cours de mes navigations. Je les ai cumulés pour n'en faire qu'une histoire, qu'une héroïne ''. Ce qui ne peut qu'inciter le lecteur à être tout ouïe et désirer rencontrer cet être unique aux deux visages.
Une première rencontre a lieu avec Paula, dont les navigateurs se racontaient l'histoire d'un air compassé, de port en port, de mouillage en mouillage. N'ayant pas apprécié les élucubrations que les marins versaient sur son compte et poussée par la curiosité, une navigatrice solitaire, lors d'une escale, va inviter Paula à prendre un verre à bord de son bateau.
Première rencontre et première version de l'histoire de Paula, le récit s'écrit alors à la première personne et ce "je" offre les confidences d'une métisse mexicaine, orpheline de mère à la naissance, délaissée par son père, confiée à Ignacia la cantinière. Adolescente rebelle elle s'enfuira, plongera dans les quartiers sordides du port et de la drogue où elle deviendra dealer. Puis ce sera la plongée et la lente remontée grâce à deux hommes qui croiseront tour à tour son chemin. Deux navigateurs : le premier Tom, gringo lugubre et membre d'une étrange secte, et Jim sexagénaire attendri qui l'aidera à sortir de l'emprise du premier. Deux parcours de vie pour Paula. Deux mariages. Deux bateaux aussi, le Sacred Windows et l'Infinity. Et puis le drame, la mort de Jim.
Il y aura une deuxième rencontre entre Paula et la navigatrice, mais furtive et sans échange.
Une troisième rencontre entre les deux femmes aura lieu quelques années et escales plus tard. Paula réitérera son récit y apportant un éclairage et des éléments nouveaux, moins flatteurs, plus véridiques sûrement. Un éclairage projetant la part d'ombre du récit. Récit qui s'écrit alors à la troisième personne, le "elle" employé permettant une certaine distance avec la subjectivité et l'empathie, comme pour mieux voir et comprendre qui est réellement Paula.
Une ombre sur la mer est un roman où l'aventure nous tient de bout en bout.
L'originalité réside dans cette double histoire qui n'en fait qu'une, un peu comme une pièce de monnaie présente sur une face l'effigie, brillante, qu'on a plaisir à montrer et au dos celle du prix à payer, moins rutilante, que l'on cache. D'un côté Paula nous émeut, de l'autre Paula nous révulse. Et pourtant une seule histoire, une seule personne, une seule vie, avec sa part d'ombre.
Des deux récits lequel préférerez-vous ?
En chacun de nous demeure une part d'ombre. Nous ne sommes aux yeux des autres que ce que nous voulons bien montrer. Comme nous ne voyons chez l'autre que ce que nous voulons voir. On a tous une part de lumière et une part d'ombre en nous.
L'important est d'avancer dans la vie à la lumière de la vérité en sachant qu'elle fera sans doute apparaître une ombre, mais l'ombre ne nous précède jamais, elle est toujours derrière nous.
Les rencontres dans une vie sont souvent déterminantes. Les racines également, un pays, une famille, des parents, des enseignants...
Tout au long de son long parcours chaotique, Paula gardera en elle la force de vie que Nichim, sa mère, lui a insufflée le jour de sa naissance jusqu'à perdre la sienne. Paula restera aussi, malgré les détours, fidèle à la droite ligne transmise par son institutrice. Au bout du parcours l'attendra une re-naissance , elle la matérialisera en choississant le prénom Nichim qui viendra couvrir de son ombre celui de Paula.
Merci à Babelio et à 5 sens éditions de m'avoir permis de découvrir Une ombre sur la mer et Isabelle Briand. Ce roman est son cinquième livre, en attendant un suivant il donne envie de lire les précédents.
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