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Critique de gerardmuller


Les Imaginations du Sable/André Brink
Kristien Müller, la narratrice, installée à Londres depuis une dizaine années doit rentrer au pays, l'Afrique du Sud, car Ouma sa grand-mère avec qui elle a toujours eu une relation privilégiée, a été attaquée par des incendiaires dans sa ferme en pleine campagne et grièvement brûlée a besoin de soins.
le présent du récit se situe au moment des premières élections libres multiraciales, en Avril 1994, élections remportées par l'ANC, mouvement politique au sein duquel milite depuis toujours Kristien, notamment à Londres. C'est à la suite de ces élections que Nelson Mandela devient le premier président noir du pays.
Kristien retrouve sa soeur Anna, mariée à Casper, un personnage raciste et militant contre l'ANC. Alors que Kristien qui a retrouvé ses racines et renoué avec son passé est à son chevet, Ouma lui conte par fresques successives l'histoire de ses ancêtres, une histoire dont Kristien a parfois bien du mal à distinguer l'affabulation surréaliste enjolivée ou fantasque, de la vérité historique. L'histoire de neuf générations de femmes qui vont se succéder tout au long de ce roman de 500 pages est écrite par un homme, André Brink, ce qui est une prouesse. Des femmes de caractère, rebelles mais généreuses. C'est aussi l'histoire souvent tragique et violente de cette terre d'Afrique du Sud qui est évoquée au travers des aventures de ces femmes : les guerres, les treks, les migrations… Blancs et Noirs sont également attachés à cette terre, et cet amour incommensurable fut de tout temps la source de guerres et de raids meurtriers.
Et puis le présent revient avec d'autres drames et Kristien jusqu'au dernier moment s'interroge sur son avenir. Peut-elle envisager de ne pas rentrer en Angleterre ? Son amour du pays sera-t-il plus fort que le compagnon qui l'attend à Londres ?
Extrait du passage racontant le lendemain des élections de 1994, alors qu'un immense vent d'espérance balaie le pays :
« Chaque personne que je croisais dans la rue s'arrêtait pour me saluer et me serrer la main. Pendant des années, alors qu'il n'y avait pas d'animosité ouverte ni de soupçon, les Noirs et les Blancs restaient invisibles les uns aux autres, faisant comme si l'autre n'existait pas : maintenant, il y avait un sentiment de découverte dans la reconnaissance de notre présence mutuelle. »
Un très beau roman et bien écrit d'André Brink, mort en 2015, et qui toute sa vie a lutté contre l'apartheid.
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