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Critique de colka


Dans ce roman autobiographique, Geneviève Brisac aborde avec courage, émotion et intensité l'une des épreuves les plus douloureuses auxquelles nous sommes tous un jour confrontés : celle de la disparition de nos parents.
Ce sera d'abord la mort de sa mère dans un accident de voiture. Puis celle de son père, un an après, toute aussi douloureuse pour elle mais moins brutale dans les faits.
Ce qui m'a frappé dans ce roman c'est combien l'écriture cerne au plus près les différents états émotionnels que la narratrice va traverser durant ces moments si difficiles à vivre.Et il existe un contraste assez marqué entre le début où la narratrice raconte le bouleversement causé par l'accident de ses parents, dans un récit aux nombreuses ruptures narratives, à l'écriture très émotionnelle, où passe tour à tour son esprit rebelle et sa colère, et la suite du roman où la phrase va s'assagir lorsqu'elle évoque l'année qu'elle va vivre aux côtés de ce père très fragilisé par ce qu'il vient de vivre.
Elle rend compte, avec justesse et doigté, de l'ambivalence des sentiments qui vont accompagner ces derniers moments de vie commune. Retour sur les lieux aimés et porteurs de souvenirs en Bretagne ; moments bénis où tout paraît "comme avant". Mais aussi difficile dialogue avec un environnement amical mais souvent maladroit, pieux mensonges que l'on fait pour épargner l'autre. Toute l'extrême complexité de ces relations qui unissent un enfant avec un parent en fin de vie sont analysés avec lucidité et justesse.
Mais l'évocation de la mort est inévitable et Geneviève Brisac le dit sans fard . Elle le fera très rapidement, dans un phrasé qui redevient nerveux, allusif, pour s'épargner sans nul doute la souffrance de revivre de trop près ces douloureux instants.
J'ai été frappée par le côté très abrupt et pourtant incontournable de la dernière phrase : "... Mourir fait mal autant que naître. Et c'est aussi long."
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